Critiques

City And Colour

The Hurry And The Harm

  • Dine Alone Records
  • 2013
  • 52 minutes
4,5

DA074-500x500-RGBLa formation canadienne menée par l’auteur-compositeur-interprète Dallas Green, City And Colour, lançait dans les bacs son quatrième album titré The Hurry And The Harm; disque qui fait suite au populaire Little Hell révélé en 2011. Fait à noter, Green était le guitariste/chanteur de la formation post-hardcore Alexisonfire. Aujourd’hui, le musicien évolue dans un genre musical aux antipodes de son ancienne flamme. En effet, City And Coulour crée une musique inoffensive alliant de manière convenue, conservatrice et aléatoire (selon la saveur du moment), le rock, le folk, l’emo et le pop.

Pour ce The Hurry And The Harm, Green s’est accointé avec d’excellents musiciens tels que le bassiste Jack Lawrence (The Raconteurs), le claviériste Bo Koster (My Morning Jacket) et le batteur Matt Chamberlain (Pearl Jam). Et puis? Est-ce que cette alliance donne des résultats probants?

En premier lieu, nous devons souligner la réalisation fort efficace qui permet au mélomane averti de déceler les quelques subtilités sonores dispersées tout au long de l’opus… mais bien honnêtement, ça s’arrête là! Green est sans contredit un songwriter compétent et un mélodiste hors pair, mais cette sitedemo.cauction est d’une linéarité assommante et d’un conformisme sonore dérangeant.

The Hurry And The Harm est caractérisé par un manque de témérité flagrant au niveau des arrangements. Aucune dissonance, une absence de ferveur, des déflagrations sonores anémiques, cette œuvre est une ligne droite monotone qui pourrait peut-être satisfaire le fervent de folk-rock bien pépère, mais en ce qui nous concerne c’est peine perdu. Dans ce genre musical, c’est habituellement l’interprète qui vient colorer les chansons, et sur cette offrande, on peut affirmer sans gêne que la couleur beige et Dallas Green forment d’éloquents synonymes.

Il y a bien quelques bonnes idées réparties parcimonieusement ça et là tout au long de la sitedemo.cauction, mais rien qui a enfiévré votre modeste critique. Parmi les morceaux qui ont piqué notre curiosité, nous avons noté la country-folk The Hurry And The Harm, la frétillante Thrist et la touchante Take Care. Comme vous pouvez le constater, ce n’est rien pour écrire à sa mère…

Voilà une situation bien affligeante! Les ritournelles et les mélodies concoctées sont intéressantes, la réalisation est limpide et opérante, mais cette absence de risque au niveau des arrangements de même que cette plate interprétation gentillette/racoleuse sont venus défavorablement gâcher notre plaisir auditif. Dallas Green est un fanatique fini de Neil Young… Alors, s’il désirait élaborer un disque à l’ascendant folk-country, pourquoi ne pas avoir su s’inspirer du vieux bouc en tentant de créer une musique un peu discordante, mais absolument sincère? Meilleure chance la prochaine fois.

Ma note : 4,5/10

City And Colour
The Hurry And The Harm
Dine Alone Music
52 minutes

www.cityandcolour.com

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