Critiques

Cheatahs

Cheatahs

  • Wichita Recordings
  • 2014
  • 45 minutes
8,5
Le meilleur de lca

homepage_large.9cda6f65Pour un musicien qui aspire à égaler et voire même surpasser ses points de référence, il s’avère être très difficile de garder le cap dans ses élans créatifs sans être éternellement paralysé par l’idée que son art sera probablement noyé, en terme d’influence, dans la tranche moyenne ou inférieure des milliers d’albums qui sont sitedemo.cauits annuellement. Ceci dit, une fois cette crainte surmontée, si les bons ingrédients sont réunis, l’histoire nous apprend que quelques miracles peuvent survenir ici et là et que de nouvelles offrandes peuvent, au fil du temps, acquérir la légitimité nécessaire afin de trôner aux côtés des grands classiques d’un genre déterminé.

Si la première vague de shoegaze britannique a pu propulser Swervedriver au rang des sacro-saintes divinités au regard des guitaristes adeptes de rock alternatif du début des années 90, l’émergence de Cheatahs et de ses guitares à haute teneur d’octane est une nouvelle très excitante.

Les fans finis de Swervedriver qui ont eu la chance d’écouter le Sans EP de Cheatahs en 2012 ont probablement tous eu une réaction similaire lorsqu’ils ont entendu les premières notes de The Swan: «Son Of Mustang Ford…?!». Ce maxi prédisait de très grandes choses pour la formation britannique dirigée par un petit génie de la guitare nommé Nathan Hewitt (qui soit dit en passant est originaire d’Edmonton), accompagné par James Wignall, Marc Raue et Dean Reid. Promesse tenue, l’album éponyme de Cheatahs, paru au mois de février dernier sur Wichita Recording, nous propulse directement dans un univers fantastique où les guitares volent carrément le show. Le ton est rapidement donné avec Geographic où, malgré la présence d’un mur de son qui dégraisse sérieusement nos petites oreilles sensibles, se profile une ligne de guitare inspirée qui nous guide méticuleusement vers une finale d’une cohérence surprenante. Le plaisir auditif se poursuit avec The Northern Exposure où, cette fois, c’est la ligne vocale qui soutient un refrain propulsé à la perfection par une solide section rythmique. Au final, lorsque l’on termine l’écoute de Cheatahs, on réalise assez rapidement que cette sensation d’exaltation ne s’essouffle jamais, même qu’elle atteint son paroxysme sur The Swan et Loon Calls.

Que demander de mieux qu’un album où aucune chanson de remplissage ne sabote l’écoute? Comme un grand cru, on se surprend à découvrir plusieurs nuances, initialement bien cachées, lors de sessions d’écoute subséquentes. Comble du bonheur, cet album a entièrement été sitedemo.cauit par le groupe lui-même dans son studio de Londres. Cette approche Do it yourself (DIY) confirme pleinement la légitimité de Cheatahs qui, disons-le, peut être classé dans la catégorie des groupes où la vision artistique s’appuie sur des bases d’intégrité et de passion et non sur la saveur du moment ou sur quelconque ambition mercantile.

Ma note : 8,5/10

Cheatahs
Cheatahs
Wichita Recordings
45 minutes

cheatahs.net/

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