Critiques

CFCF

Outside

  • Paper Bag Records
  • 2013
  • 52 minutes
7,5

artworks-000054283990-w02bch-cropCFCF? C’est tout d’abord le projet d’un seul homme nommé Michael Silver, originaire de Montréal. Tiré du nom de la chaîne de télévision locale montréalaise, CFCF alias Silver, fait de la musique depuis son adolescence en utilisant les outils technologiques à sa portée, synthétiseurs et boîtes à rythmes.

À l’écoute de CFCF, on sent tout de suite certaines influences, qu’on pense à Peter Gabriel, Bryan Ferry, David Sylvian, en passant par Pieter Nooten, Xymox et Enigma. Sensibilité accrue au niveau des rythmes, percussions feutrées, surenchère de réverbérations, guitares cristallines à l’avant-plan, voix camouflées, nous sommes ici en terrain calme, planant et contemplatif. Le tout réalisé dans une intimité et une proximité qu’on ressent à l’écoute de sa musique et qui nous procure une audition plus organique qu’électronique.

Suite à une série de maxis lancés depuis 2008, CFCF faisait paraître en 2009 (pour l’excellente étiquette de disques torontoise Paperbag Records) l’album Continent. Quelques remixes prescrits par de grandes pointures telles que Crystal Castles et Justice s’ensuivirent pour finalement voir poindre son second album, le très réussi, Outside.

Sur Outside, nous avons droit à de belles nappes sonores bien fignolées telles que sur la superbe instrumentale Find. L’excellente (et pièce phare de l’album) Strange Form (que nous réécouterons régulièrement) nous transporte dans une atmosphère sereine, prenante et lumineuse. Beyond Light ouvre l’album et nous initie très bien à ce que nous vivrons à l’écoute de ce Outside.

Malheureusement, quelques points faibles viennent ponctuer cet album. L’ennuyante Walking In The Dust termine l’album et nous laisse sur notre appétit. On sent également un peu trop l’influence du groupe Enigma, saupoudrée ici et là, tout au long de l’album. Par contre, on apprécie la ligne de synthétiseur empruntée à Mercy Street en guise de clin d’œil à Peter Gabriel sur This Breath. La voix de Silver peut parfois nous rappeler un heureux mélange de Bruce Cockburn et de Brendan Perry de Dead Can Dance.

Très cinématographique et mélancolique, Outside nous fait voyager dans des zones et paysages musicaux plus qu’agréables tout en demeurant résolument pop dans sa facture musicale. Il est très intéressant de constater que CFCF sur disque nous offre une mixture ambiante et contemplative et en version DJ, l’artiste peut très bien mettre la table pour des formations telles que Neon Indian, Animal Collective et The Juan McLean. On a affaire à un musicien et compositeur aguerri qui gagnera assurément ses lettres de noblesse au fur et à mesure de la parution de ses prochains albums.

À écouter un dimanche matin café en main, en soirée sensuelle version porto ou en superbe road trip dans Charlevoix. Bref, un bel album passe-partout qu’on aimera écouter et réécouter.

Ma note : 7,5/10

Cfcf
Outside
Paperbag Records
52 minutes

paperbagrecords.com/artists/cfcf

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