Cancer Bats a fait paraître The Spark That Moves le 20 avril dernier, sans annonce, ni battage promotionnel, trois ans après le très potable Searching For Zero.

C’est que rendu au sixième album, le groupe hardcore de Toronto n’a plus besoin de présentation et sa formule éprouvée n’a que très peu évolué depuis la parution de Birthing The Giant en 2006.

Et je ne le dis pas de manière péjorative. La bande à Liam Cormier a, après tout, sa manière unique de faire du punk hardcore aux accents sludge au grand potentiel fédérateur. C’est dans ce carré de sable que le groupe pige d’un album à l’autre, alternant entre des influences plus punk, directes et des sonorités plus métal.

Avec The Spark That Moves, Cancer Bats réactive l’urgence punk de Hail Destroyer et présente son matériel le plus compact en 10 ans. On constate, avec cette formule vitaminée, que le quatuor n’a jamais cessé de gagner en assurance côté exécution, la section rythmique de plus en plus costaude, les riffs de Scott Middleton toujours plus tranchants et les prouesses de Cormier au chant n’ont tout simplement jamais été aussi impressionnantes.

Mais le côté ramassé et droit au but de The Spark That Moves en fait aussi un album un brin hermétique sur lequel, certes, on décèle une foule de bons moments, mais un album sur lequel les pièces peinent à sortir du lot, ce qui rend plus difficile justement de retrouver ces passes accrocheuses.

Cancer Bats nous a habitué à accueillir des chanteurs invités sur chacun de leur disque (Wade MacNeil d’Alexisonfire et Gallows et Benjamin Kowalewicz de Billy Talent pour ne nommer que ceux-là). The Spark That Moves n’est pas une exception et fait une place à Chris Hannah de Propagandhi sur Winterpeg, titre qui conclut l’exercice, un des meilleurs ici.

En somme, on retrouve Cancer Bats en bonne forme sur ce nouvel album, même si les nouvelles compositions n’ont pas la plus-value de celles de Searching For Zero.

Pour les fans de la première heure, garrochez-vous sur Brightest Day, très solide deuxième chanson de ce nouveau disque. Si on devait utiliser qu’une seule chanson pour faire comprendre l’énergie et la formule de Cancer Bats, je choisirais celle-ci… ou Smiling Politely… Mais bon, vous avez compris.

Bref, écoutez l’album, mais allez les voir en show.