Critiques

Blue Hawaii

Untogether

  • Arbutus Records
  • 2013
  • 44 minutes
8
Le meilleur de lca

cache_240_240_0_100_80_BH_lp_1425Si en voyant le nom du groupe Blue Hawaii vous avez pensé que c’est un groupe hommage à Elvis Presley, détrompez-vous ! Nommé ainsi pour cette idée de paradis perdu, le duo composé de Raphaelle Standell-Preston du groupe Braids et Alexander Cowan, avait fait paraître, en 2010, Blooming Summer, un maxi de huit chansons. Puis, la jeune femme a été aspirée par la spirale qui s’est emparée de Braids et Cowan a quitté pour l’Europe où il a approfondi son apprentissage de l’électro et des techniques d’enregistrement. Les deux se sont réunis à Vancouver en janvier 2012 et ont commencé à travailler sur ce qui deviendrait Untogether.

Il faut dire que le son de l’album colle aux conditions d’enregistrement. Tout d’abord, le titre évoque le fait qu’il fût enregistré séparément; Standell-Preston vacillant entre Montréal et Vancouver et Cowan entre ces deux villes et l’Europe. De plus, le son froid et introspectif de l’album évoque l’hiver canadien. Il faut dire que la voix de la demoiselle aide à rendre le tout plus sexy avec ses inflexions qui réchauffent et qui dégagent beaucoup de sensualité. Untogether, comme le suggère le titre, est éthéré, fantomatique, situé quelque part entre le rêve et le cauchemar, quelque part entre la transe et quiétude.

Ça commence avec l’entrée en matière progressive de Follow, qui amène par la main l’auditeur comme on fait entrer quelqu’un dans une forêt. La chanson s’ouvre tranquillement pour finalement dévoiler toute sa beauté. Puis, vient le titre le plus accrocheur de la galette Try To Be qui, avec sa guitare acoustique et la voix de Raphaelle Standell-Preston, toujours aussi sensuelle et éthérée, est une chanson très touchante qui attaque un sujet franchement symptomatique de la vingtaine, la quête d’identité et la recherche d’authenticité. Dans les bons coups, on peut noter aussi l’étrange Sierra Lift qui, avec sa basse plus présente et ses percussions synthétiques fait partie des morceaux les plus rythmés d’Untogether. De plus, cette chanson donne la chance d’entendre un peu la voix d’Alexander Cowan. Dans la veine plaisante se trouve aussi Reaction II, qui fait parfois penser aux rythmes à la Grimes. Du côté des pièces plus mélancoliques et douces, on retrouve la lancinante In Two et son thème de la séparation. D’ailleurs, la membre en règle de Braids démontre éloquemment sa capacité vocale dans certaines de ses envolées. Par contre, la palme du fantomatique revient à la spectrale Yours To Keep.

Bref, Blue Hawaii dépose ces onze titres avec une douceur contemplative parfaite, qui plante un décor hivernal, alors que la neige est reine et maître du décor. Le duo vise juste et crée un Untogether qui peut sembler froid et distant à la première écoute mais qui finit par faire son chemin.

Ma note : 8/10

Blue Hawaii
Untogether
Arbutus Records
44 minutes

bluehawaii.bandcamp.com/

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