Critiques

Blank Realm

Grassed Inn

  • Fire Records
  • 2014
  • 45 minutes
7,5

blank-realm-grassed-inn-album-coverLe 14 janvier dernier, la jeune formation australienne nommée Blank Realm mettait sur le marché son quatrième album studio titré Grassed Inn. Blank Realm est une affaire de famille puisque les Spencer (Daniel, Luke et Sarah) forment l’épine dorsale du groupe; le clan est complété par Luke Wilson. Les Australiens sitedemo.caiguent une jouissive bouillabaisse musicale, empruntant divers ingrédients sonores issus du folk, du rock alternatif américain, du new-wave et du krautrock. Malgré les emprunts à ces différents genres musicaux, Blank Realm détient une signature sonore forte qui se démarque persuasivement.

En 2012, les jeunots avaient fait paraître Go Easy; disque qui avait rallié bon nombre de critiques. Si vous aimez les saturations de guitares, les voix fainéantes et nasillardes à la Lou Reed ou encore à la Bob Dylan, les improvisations minimalistes un brin hypnotiques et les rythmes élémentaires, mais opérants, vous allez être franchement séduits par ce Grassed Inn.

Juste pour le plaisir de la chose, on vous offre une courte énumération des artistes évoqués par la musique de Blank Realm: Deerhunter, Kurt Vile, Bob Dylan, le Velvet Underground, Joy Division, Sonic Youth et les Jesus And Mary Chain. Ça vous donne une étendue de la palette sonore de la formation… et on pourrait citer bien pire comme références! Tous ces ascendants sont parfaitement assimilés afin d’en faire une musique tout à fait exclusive.

Se côtoient des guitares noyées dans la réverbération, des claviers new-wave accentuant l’effet narcotique de certains morceaux ainsi que des mélodies brinquebalantes chantées par une émule de Lou Reed. Et vous savez quoi? C’est très très bon et on demeure captif de ces chansons qui combinent une exquise tension entre confusion sonore et rigueur dans le songwriting du quatuor.

Blank Realm est curieusement à son zénith quand il s’évertue à répéter ad nauseam les mêmes progressions d’accords qui mettent en évidence l’effet cannabisant de leur musique; entre autres, sur l’explosive Bulldozer Love (brûlot rock de haut niveau) et la velvetienne Even The Score. De plus, la fratrie Spencer est tout à fait en mesure de dispenser des pièces plus accessibles sans tomber dans une mièvrerie lassante. La prenante Back To The Flood, le clavier un tantinet «années 60» dans Falling Down The Stairs, la synth-rock Violet Delivery et la new-wave Reach You On The Phone en sont de dignes représentants.

Bien franchement, voilà une agréable surprise rock à mettre dans vos oreilles. Blank Realm est une autre succulente importation qui se différencie acceptablement de ses frères de sang originaire d’Australie, voire Tame Impala et Pond. Les mélomanes déçus par le virage soporifique des Strokes pourraient se laisser tenter par ce rock référentiel de qualité qui ne réinvente rien, mais qui est vachement efficace!

Ma note : 7,5/10

Blank Realm
Grassed Inn
Fire Records
45 minutes

www.firerecords.com/site/index.php?page=artists&artistid=00000001033

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=0BdVJ0dC3IE[/youtube]

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