Critiques

Arcade Fire

Reflektor

  • Merge Records
  • 2013
  • 71 minutes
9
Le meilleur de lca

106278En 2013, Arcade Fire n’a vraiment plus besoin de présentation. Chez Arcade Fire, il règne une certaine unicité/solidarité propre aux grands groupes. Sur Reflektor, on sent un groupe de musiciens au sommet de leur créativité et qui fait en sorte qu’on les sent prêts à se sacrifier pour le bien commun créatif. Arcade Fire (groupe internationalement reconnu et respecté de ses pairs) repousse, comme prévu, les limites de la musique, et ce, dans un environnement résolument pop. Force est d’admettre que ce Reflektor fera d’Arcade Fire le groupe «pop-rock» ayant fait preuve d’audace, d’inventivité et d’innovation au cours de la décennie en cours. Derrière ce Reflektor se cache des heures d’écoutes, des influences de toutes sortes, des voyages et beaucoup d’ouverture d’esprit.

Reflektor est un album double qui se déploie autour du thème de la dualité: le dédoublement de Narcisse par la réflexion de son image dans l’eau (on nous fait même le coup d’ouvrir le disque sur quelques notes de Neighborhood no.1), la dualité de l’anglais et du français, de la voix de Butler et celle de Chassagne, de la musique des Caraïbes et du rock occidental, de LCD Soundsystem et d’Arcade Fire, de James Murphy et de Markus Dravs (réalisateur des deux précédents albums venu compléter la réalisation). C’est la dualité de la vie et de la mort, du paradis et de l’enfer, de l’amour et de la haine, de la lumière et de l’ombre.

Arcade Fire réalise sa propre étude musicologique et amène ses auditeurs en terres nouvelles, en y combinant la dernière révolution musicale en règle; celle de la fusion de la musique électronique avec le rock avec pour mission de tous nous faire danser. On avait clairement senti ce désir avec Sprawl 2 sur The Suburbs.

L’album débute en trombe avec la pièce Reflektor, qui deviendra assurément un des grands morceaux de la troupe. S’ensuit l’excellente We Exist avec ses superbes arrangements et orchestrations. On poursuit avec Flashbulb Eyes, pièce dans laquelle on se retrouve dans le dub jusqu’au cou! La carnavalesque Here Comes The Night Time poursuit dans la veine de la fête. Normal Person change le cap et nous ramène tout droit au grunge, époque Mirrorball de Neil Young. You Already Know, calme le jeu et nous présente Arcade Fire sous l’influence des Smiths. Joan of Arc nous rappelle Neon Bible et conclut le premier chapitre; chanson constituant le pivot nous menant au deuxième disque.

Here Comes The Night Time II, en version épurée, débute la deuxième partie. Suit Awful Sound (Oh Eurydice) superbe pièce évoquant un croisement entre Bowie et une approche vocale de Butler remémorant quelque peu Purple Rain de Prince. It’s Never Over (Oh Orpheus) nous plonge dans une certaine urgence avec sa rythmique et ses guitares saccadées. Porno, chanson atypique, nous fera penser à The The époque Soul Mining. Afterlife nous ramène à l’ambiance du premier disque saupoudré à nouveau de rythmes caribéens. Supersymmetry clôt l’album de très belle façon en étant planante et optimiste.

Si vous aviez les bras levés bien haut et si vous hurliez à gorge déployée en entonnant Wake Up, il y a déjà neuf ans, force est d’admettre que cette fois-ci, Arcade Fire réussira à vous faire bouger le popotin avec Reflektor. Une chose est certaine, ce Reflektor est un album important de la part d’un groupe résolument ancré dans son époque.

Ma note : 9/10

Arcade Fire
Reflektor
Merge Records
71 minutes

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