Critiques

The World Is A Beautiful Place & I’m No Longer Afraid to Die

Always Foreign

  • Epitaph Records
  • 2017
  • 43 minutes
8
Le meilleur de lca

Le groupe au nom le plus long des dernières années lançait à la fin septembre son troisième album. Son indie-rock à forte tendance emo rock avait conquis la critique lors de la sortie de l’excellent Harmlessness. Avec son mélange d’émotions à fleurs de peau additionnée de ses riffs qui alternent entre un minimalisme doux et une distorsion chaude, le groupe a fait sa marque et réussi à renouveler un genre qui n’était plus d’actualité.

TWIABP est une bande de 7 musiciens qui se retrouve augmentée en studio. Cela leur permet une belle palette sonore. Sur Always Foreign, le combo nous en fait voir de toutes les couleurs et évoque par moments des procédés utilisés par Neutral Milk Hotel sur In the Aeroplane Over the Sea en passant de chansons délicates à des charges puissantes et rapides. C’est un troisième album entièrement réussi pour la bande.

Les pièces à la mélancolie omniprésentes et aux envolées aériennes sont de retour sur Always Foreign. Ça commence dès la première chanson, I’ll Make Everything, qui revient avec des chœurs où s’entremêlent les voix des membres du groupe. De plus, on y retrouve des cuivres, qui seront passablement présents sur l’album. Ils nous reviennent sur Gram aux somptueux arrangements pendant que David Bello chante :

I’m sorry for being sorry.
That cause of anxiety
is wasting all our minds.
This should never have been a crime.
Gram

Il n’y a pas que les pièces douces et délicates qui habitent ce Always Foreign. Plusieurs pièces percutent avec leurs riffs de guitare bruyants. L’intoxicante Dillon and Her Son sur laquelle la voix de Katie Dvorak opère son charme lorsqu’elle s’harmonise avec celle de Bello. The Future attaque plutôt la chose avec une énergie punk entraînante qui créera bien quelques mosh pits en tournée.

Par contre, c’est vraiment lorsqu’ils se font emo un maximum que TWIABP excelle. La sublime Marine Tigers qui prend aussi le parti d’une certaine critique sociale.

We know that they have got a plan too:
a car for us to drive in;
a box for us to die in;
a vote for us to write in;
an app we all confide in.
Making money is a horrible and rotten institution.
We’re here.
We’re here,
I told you so.
Marine Tigers

N’allez pas croire qu’il s’en tient à la mélancolie et la tristesse. Parfois, les blessures sont vives et se traduisent par une violence brutale et des paroles qui ne font ni d’une ni de deux :

I can’t wait.
I can’t wait.
I can’t wait until I see you die.
Call me “a-rab.”
Call me a “spic.”
I can’t wait until I see you die.
Fuzz Minor

Dans cette dernière, les guitares suivent la violence avec un picking frénétique alors que les cuivres viennent bonifier une fois de plus l’ensemble. Le calme après la tempête s’opère alors que ce sont les effets de guitares qui sont à l’honneur. Un travail de textures de guitare intéressantes qu’on retrouve une fois de plus sur la mélancolique Faker.

C’est un troisième album pleinement réussi pour The World Is A Beautiful Place & I’m No Longer Afraid to Die. Si vous aviez aimé Harmlessness, vous serez contenté. Ceux qui apprécient le rock emo, Sunny Day Real Estate, Cloakroom, Lieutenant, Grandaddy et compagnie devraient y jeter une oreille si ce n’est déjà fait. Ça risque d’être votre prochain coup de cœur.

Ma note: 8/10

The World Is A Beautiful Place & I’m No Longer Afraid to Die
Always Foreign
Epitaph Records
43 minutes

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