Critiques

The Charlatans + Tim Burgess

Different Days

  • BMG
  • 2017
  • 45 minutes
7

Ici, en Amérique, on les connaît sous l’appellation The Charlatans UK puisque chez nos voisins du sud, un groupe psychédélique originaire de San Francisco et qui a œuvré à la fin des années 60, se nommait aussi The Charlatans. Si ma mémoire ne me fait pas faux bond, à l’époque, le groupe mené par Tim Burgess avait préféré ajouter UK à la fin de son nom plutôt que d’encourir d’interminables poursuites judiciaires. Au-delà de ces considérations sémantiques, The Charlatans existe aujourd’hui sans le UK et sont surtout bien connus de vieux fans de pop-rock alterno grâce à leur imparable succès The Only One I Know, paru sur leur premier album titré Some Friendly (1990).

C’était la période où tout ce qui grouillait de rockeurs britanniques portait la coupe champignon, arborait des chandails de marin et flirtait avec la « dance music ». Originaire de la ville de Manchester en Angleterre, The Charlatans faisait partie de toutes ces formations qui ont émergé de la vague Madchester, mouvement musical dont les principales têtes d’affiche étaient alors les Happy Mondays, les Stone Roses, New Order, James, etc. Mais The Charlatans, contrairement à la vaste majorité de leurs compagnons, a poursuivi sa route, sitedemo.cauisant régulièrement de bons disques et qui ont reçu leur bonne part d’approbation.

Vendredi dernier, Burgess et ses acolytes étaient de retour avec un 13e album studio intitulé Different Days sur lequel apparaît une panoplie d’invités de renom : Paul Weller, Kurt Wagner (Lambchop), Stephen Morris (New Order, Joy Division), Anton Newcombe (The Brian Jonestown Massacre), Johnny Marr (The Smiths), pour ne nommer que ceux-là… et Burgess qui porte toujours la coupe champignon !

Musicalement, ce groupe en a fait du chemin. Après avoir été considéré longtemps comme un vulgaire « one hit wonder », The Charlatans y va d’un autre bon album. Ce qui vous happera d’entrée de jeu, c’est la réalisation, celle-ci est d’une éclatante limpidité, gracieuseté du groupe lui-même. Chaque son, chaque instrument et chacune des voix sont parfaitement répartis dans le spectre sonore. Du travail éloquent !

Et ce qui aurait pu tomber dans un interminable alignement d’invités spéciaux se lançant la balle inutilement se transforme finalement en une sorte d’album-concept où chacun des protagonistes intervient de manière discrète. Par exemple, Kurt Wagner nous offre un court « spoken-word » en introduction de The Forgotten One et Anton Newcombe pousse la note de façon subtile dans Not Forgotten. Idem pour Paul Weller dans Spinning Out. Bref, malgré les innombrables invités, ça demeure un véritable disque des Charlatans.

Voilà un bon disque de pop alternative dite « adulte » et dans ce genre où l’ennui est la norme, la bande à Burgess tire très bien son épingle du jeu. Dans la foulée de l’attentat insensé qui a eu lieu la semaine dernière à Manchester, ce disque sera un paisible baume sur les plaies ouvertes de tous les Mancuniens. Il s’agit d’écouter l’excellente Let’s Go Together pour comprendre de quoi il en retourne.

Sans que ce soit un grand disque de la part des vétérans de la pop britannique, je dois avouer qu’après 13 albums au compteur, d’entendre The Charlatans être en mesure de présenter autant de chansons de qualité, dans un enrobage aussi impeccable, eh bien, ça mérite le plus grand des respects. Les vieux de la vieille seront vraiment aux oiseaux.

Ma note: 7/10

The Charlatans
Different Days
BMG
45 minutes

http://www.thecharlatans.net/