Critiques

Soft Error

Mechanism

  • Village Green
  • 2017
  • 46 minutes
8
Le meilleur de lca

Soft Error est le résultat de la collaboration entre le compositeur hollywoodien Rupert Cross et le DJ anglais Tim Paris. La sortie de leur premier album en janvier est un heureux événement qui démarre l’année 2017 du bon pied. Mechanism est un merveilleux vol plané au-dessus de plaines et montagnes sonores, avec vue sur le vaste horizon. Lorsqu’on apprend que le tout a été enregistré à Reykjavik, il y a des liens qui se font et l’on se retrouve tout à coup à flotter dans un bain thermal, avec Soft Error en trame de fond. Pour se faire, il y a du piano, des cordes, des synths analogiques, des basses monophoniques et quelques références musicales tout à fait adorables.

Silberblick ouvre l’œuvre calmement sur une suite d’accords au piano, le ton est contemplatif, les pulsions synthétiques viennent rythmer le mouvement et le tout s’intensifie d’un coup grâce à une masse harmonique bien dense. La basse monophonique de Hyena, avec sa sonorité de jeu vidéo 8-Bit, met la base à une trame sci-fi, comme une visite guidée de station spatiale; les longs glissandos aux cordes étirent le temps et nous font sentir en apesanteur. You Caught Up prend le virage hard rock; grosse basse et grosse batterie qui fait curieusement penser à Orion de Metallica (1986). Southend After Everyone Has Left nous invite dans une scène de rêve éveillé; la trame de synth ambiant 80s accompagne une mélodie au piano qui semble inspirée de Danny Elfman. L’atmosphère sci-fi revient sur Turncoat; la boucle en délai entoure un mince bourdonnement jusqu’à ce que le rythme vienne solidifier la forme et accentue les différentes vitesses d’oscillation des synths. Magnifique.

Motorbath fait taper du pied avec son petit groove post-punk, enveloppé par un accord de guitare rockabilly très réverbéré (évidemment), et intensifié par une mélodie au piano électrique trafiqué. Bad Habits ouvre sur une boucle arpégée en écho, et sert de base rythmique à un développement lent dans lequel les sonorités se dédoublent pour former une finale symphonique. Les percussions un peu Jungle et le violon solo de Ridges donnent une impression de proximité qui fait contraste avec le vol d’oiseau de la pièce précédente. La pulsion à la basse et le souffle mélodique élève l’expérience sonore à un niveau astral. Everybody Runs conclut l’album avec un rythme post-punk qui donne envie de se lever et danser en sautant comme dans un film de John Hughes.

Mechanism propose une rencontre réussie entre la musique dance et la trame sonore de film. Les références au post-punk, new wave, musique de chambre, musique symphonique, sonorités 8-Bit et 80s teintent chaque pièce comme une scène différente du scénario. La palette sonore est riche et une seule écoute ne suffira certainement pas pour en découvrir toutes les subtilités.

Ma note: 8/10

Soft Error
Mechanism
Village Green
46 minutes

http://www.softerrormusic.com

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