Critiques

Duke Garwood

Garden Of Ashes

  • Heavenly Recordings
  • 2017
  • 41 minutes
7,5

La semaine dernière paraissait le 6e album studio du guitariste britannique Duke Garwood (un proche de l’Américain Mark Lanegan), intitulé Garden Of Ashes. Garwood a obtenu un rayonnement plus vaste en s’associant justement avec Lanegan sur l’album Black Pudding; l’un des bons albums de 2013. En 2015, le musicien y allait d’une création en mode solo intitulé Heavy Love. Une autre réussite, il va sans dire.

Réalisé par Steve Barrett, Garwood a fait appel à ses amis de longue date pour l’épauler dans ce nouveau projet. Se joignent donc à l’artiste, Alan Johannes (Queens Of The Stone Age) et, bien entendu, le bon vieux Lanegan. Dans l’univers de Duke Garwood, la surprise est rarissime. D’album en album, il nous plonge systématiquement dans une atmosphère brumeuse et hypnotique, souvent langoureuse, évoquant autant une fin de soirée charnelle avec le partenaire prisé ou encore le roadtrip nocturne… toujours avec le partenaire prisé.

Et Garden Of Ashes ne fait pas exception à la règle, sauf que cette fois-ci, les prises de son semblent plus rapprochées que jamais, donnant l’impression que Garwood joue dans votre salon, susurrant son blues suggestif dans le creux de votre oreille. Tout ça accentue bien sûr l’effet « desert blues » de sa musique. Les structures sont toujours aussi répétitives accentuant le côté hypnotique/narcotique des chansons. Ainsi, on sort de ce disque avec l’impression d’avoir fait un rêve éveillé. Le mélomane hyperactif pourrait trouver le temps long avec Garwood, mais pour celui qui aime la musique subtile qui prend son temps, ce Garden Of Ashes comblera les attentes.

L’une des forces de ce respecté instrumentiste réside dans l’identité sonore forte qu’il dégage, et ce, malgré la similitude vocale à celle du comparse Lanegan. À la défense de Garwood, celui-ci est de prime abord un musicien avant d’être un chanteur et à force de côtoyer l’Américain, il s’est inconsciemment approprié quelques tics vocaux du chanteur… mais ce n’est rien pour rebuter l’amateur de blues rock modernisé. Aucun doute, encore une fois, Duke Garwood réussit à nous ensorceler avec ce Garden Of Ashes.

La ténébreuse Coldblooded, le folk de Sing To The Sky, la sensualité de Heat Us Down, la tension qui n’explose jamais dans Move On Softly et la conclusive Coldblooded The Return font partie des moments forts de ce très bon disque. Même si écouter Garwood, c’est se complaire dans de confortables pantoufles, le bonhomme s’en tire encore une fois avec tous les honneurs et c’est grâce à ce genre musical indémodable (le blues) qui, merveilleusement modernisé, nous séduit totalement. Un « grower » comme on dit chez nous.

Ma note: 7,5/10

Duke Garwood
Garden Of Ashes
Heavenly Recordings
41 minutes

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