Critiques

Dear Criminals

Fatale

  • Indépendant
  • 2017
  • 32 minutes
8
Le meilleur de lca

Cela fait depuis 2013 que Dear Criminals lance des EP. Le premier, Crave, avait tout de suite attiré l’attention sur la formation. Il faut dire que Frannie Holder fait aussi partie de Random Recipe, cela à aider au début. Tout de même, pour ce premier EP, Charles Lavoie, Frannie Holder et Vincent Legault avaient fait appel à Philippe Brault à la réalisation. Déjà, on entendait que le groupe possédait une signature sonore. Une signature qui a évolué et qui s’est développée avec les années, et les sorties, jusqu’à la musique du film Nelly paru en janvier.

En parallèle, le groupe a développé aussi sa personnalité scénique, ils sont reconnus comme des bêtes de scène malgré la douceur apparente de leur musique. Leurs spectacles sont souvent ponctués des reprises qui peuplent Woman, paru en 2014, qui reprend certains succès peu flatteurs pour la gent féminine. Parmi celles-ci, leur reprise de Sweat (a la la la la long) d’Inner Circle est particulièrement éloquente. On se rend compte que Ian et Roger Lewis nous parlent tout simplement de viol, le tout maquillé avec un beau petit rythme reggae. Bref, Dear Criminals est devenu plus qu’un side-project avec sa personnalité créatrice propre.

Arrive Fatale, le premier album du groupe. Un album réalisé par Radwan Ghazi Moumneh (Jerusalem In My Heart). Fatale se vit comme une suite conséquente de chanson qui nous porte à travers une histoire. On est loin d’une collection de chansons arbitrairement mise ensemble. Fatale n’offre pas de coupure dans le son, tout s’enchaîne des premières notes de Starless aux dernières notes de Handful of Dust. On n’a pas pour autant l’impression d’écouter une seule et même chanson sans arrêt.

Certaines chansons ressortent davantage du lot. Le premier simple, Waste Land, paru peu avant la sortie utilise des sonorités de claviers des années 80 trafiquées auquel un peu plus de résonnance futuriste a été ajoutée. L’ensemble est soutenu par une basse répétitive qui appelle à la transe. Holder chante avec la fragilité qu’on lui connaît. Tout cela est réussi puis soudain le groupe nous envoie un jab de la droite. La batterie, une « vraie », débarque avec toute sa force. Ça fonctionne à merveille.

Yet Not the End est l’une des pièces les plus mélodieuses et pop que le groupe ait pondu. On y entend des influences du trio new-yorkais Blonde Readhead. L’échange de voix entre Holder et Lavoie est coupé au couteau sans que l’un des deux semble pressé. La chanson est langoureuse à souhait et le refrain direct :

Kiss me now
Long before you go
Before I die
If you ask I will follow
Love me now
Take me hard and slowly
Then let me go
Will your ghost follow
Hold me how
Stars are fading slowly
You hold the dark
Yet Not the End

Dear Criminals livre aussi sur Fatale plusieurs moments instrumentaux, dont certains d’une beauté non négligeable. 7 compte sur des arrangements de cordes superbes alors que The Cliff joue sur la syncope et des sonorités plus dérangeantes.

Un premier album réussi pour Dear Criminals. Certains fans diront sûrement : ENFIN! Si le groupe s’est fait désirer, il ne nous déçoit pas avec Fatale. On y trouve de très beaux et authentiques moments de fragilités qui évoquent l’amour, mais aussi les blessures laissées dernières par elle.

Ma note: 8/10

Dear Criminals
Fatale
Indépendant
32 minutes

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