Critiques

Black Asteroid

Thrust

  • Last Gang Records
  • 2017
  • 44 minutes
7

Le sitedemo.caucteur états-unien Bryan Black a commencé sa carrière en musique comme designer sonore au Paisley Park Studios, propriété du légendaire Prince. On aurait pu s’attendre à ce que ça lui donne envie de composer du funk et du soul, mais non, il évolue plutôt sur la vague rock industriel des années 90 en tant que membre des projets Haloblack et XLOVER, et participe également à la formation du super groupe H3llb3nt. Il fait partie du projet MOTOR, duo plus près du techno industriel, et crée finalement son projet solo Black Asteroid vers 2011. Avec celui-ci, il enchaîne les simples et EPs jusqu’à publier son premier album en juillet dernier, intitulé Thrust. On y retrouve une techno crue, dénudée d’enjolivures sursitedemo.cauites, combinée à un darkwave appelé à être joué à un volume élevé.

La vitesse d’oscillation du synthétiseur saturé ouvre la pièce-titre de façon expérimentale, comme un moteur qui prend de la vitesse après chaque coup de défibrillateur. Black Moon fait croiser deux séquences analogiques figées dans un kick, ponctué par un son de synthé tordu avec Weisley Eisold (Cold Cave) qui propose une prestation vocale bien plus rigide que dans son projet. Le rythme dansant un peu militaire sert de base à la structure EBM, qui fait penser à une réinterprétation plus agressive de Eisbaer (1981). Howl reprend exactement la même structure, bien que mixée de façon à alléger et clarifier la masse sonore autour de la voix de Nika Roza Danilova (Zola Jesus). La séquence de départ est excellente et l’efficacité du duo est fort appréciable, mais ça s’estompe à mi-chemin lorsque la pièce entière se répète sans vraiment aller plus loin.

La techno Space Junk se contente de peu pour établir un bon rythme accompagné par des sonorités dissonantes de modulations de fréquences; simple et efficace. Tangiers ouvre sur un son de synthèse saturé qui mène à un rythme techno et une performance à l’accent exotique de l’artiste française Michèle Lamy. Metal Drums commence sur une suite rythmique réverbérée qui se déplace d’octave en octave, la forme techno se développe jusqu’à la caisse claire qui accélère pour annoncer un changement de segment; la forme devient vite prévisible, mais est néanmoins parfaitement adaptée à un party rave.

L’impulsion analogique doublée d’un kick sec donne suite avec Here Comes Fear, probablement la piste la plus solide et convaincante de l’album avec Eisold également à la voix. Moon ralentit le tempo sur une ponctuation entre des percussions et du bruit blanc filtré, la synthèse analogique vient répondre aux impulsions rythmiques sans trop créer de ligne mélodique, ça reste abstrait et un peu expérimental. Sun Explodes revient avec Eisold à la voix, sur un ton particulièrement post-punk, monté comme des échantillons fixés dans une structure industrielle. Chromosphere conclue dans une atmosphère post-apocalyptique durant laquelle la saturation et la distorsion déforment et reforment les séquences synthétiques, un peu comme du dark acid.

On s’en doute, la sitedemo.cauction de Thrust est impeccable, Black a réussi à garder ça simple en jouant savamment avec les niveaux de saturations et d’effets pour tout faire vibrer de façon claire et directe. Il y a certains passages répétitifs qui rallongent plus qu’ils ne développent, mais on pardonne facilement quand on réalise que le résultat est aussi efficace que du techno maximaliste, même s’il n’est préparé qu’avec la moitié des ingrédients.

MA NOTE: 7/10

Black Asteroid
Thrust
Last Gang Records
44 minutes

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