Critiques

Automat

Ost West

  • Bureau B
  • 2017
  • 43 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Jochen Arbeit, Achim Färber et Georg Zeitblom ont fondé le projet électro allemand Automat en 2011, en offrant un mélange de dub et d’électro atmosphérique comme trame sonore au thème des migrations humaines. Ils ont publié leur premier album éponyme en 2014, avec Lydia Lunch, Genesis Breyer P-Orridge et Blixa Bargeld comme invités. Ils ont continué avec Plusminus, l’accent étant mis sur l’esthétique rétro analogique nous rapproche de Kraftwerk, mais mélangé avec du dub; un pur délice. Le trio est revenu en novembre dernier avec le dernier chapitre de leur trilogie sur les migrations, Ost West, et un sens du mouvement irrésistible.

Ost s’ouvre sur une arpège de basse analogue; le rythme acoustique trip-hop donne le tempo pendant que la masse synthétique se développe comme un solo jazz. Fabrik der Welt commence par avoir un effet sur la main et fait monter le volume après seulement quelques secondes d’écoute. La base techno de la signature rythmique est incroyablement groovy, et n’a même pas besoin de changer tellement les variations sont efficaces. On tape du pied jusqu’à la fin, guidé par les échantillons trafiqués, comme des réverbérations d’annonces de station de métro.

Pour sa part, Tränenpalast ralentit la cadence sous une forme trip-hop/post-rock, et épaissit la sauce avec une couche d’effets sonores rétro colorée; ça se conclut de façon expérimentale. Yuko calme davantage les oreilles, collées dans le fond d’un sofa dans une soirée lounge; la boucle se déploie lentement, accompagnée par la guitare et les échantillons de voix. Puis, West propose une fabuleuse structure électro funk et donne envie de sortir un « yeah! » en faisant une steppette de pieds à la James Brown.

Europa donne suite à Fabrik der Welt en terme de cadence irrésistible, de contretemps funk qui font se déhancher, et de répétition techno pop; n’oubliez jamais les clappements de main, c’est rassembleur et d’une étonnante efficacité. Tempelhof revient à une base dub, lente et réverbérée à volonté; la mélodie se manifeste par fragments, relégués en écho derrière la batterie. Transit conserve une part de dub et y ajoute des percussions tribales; plus lourde, la pièce sert de trame à une danse autour d’un feu.

Bien qu’il y ait une certaine abstraction dans la musique d’Automat, on y trouve un thème qui va au-delà du dub et du techno, relatif au côté nomade des humains, de leur mobilité, des migrations et des transports qui se sont développés en conséquence. Ça donne un tout homogène qui groove bien plus que les deux précédents albums, et qui accompagne à merveille un trajet en métro. À écouter quotidiennement pour donner du rythme à votre routine.

MA NOTE: 8,5/10

Automat
Ost West
Bureau B
43 minutes

http://www.automatmusik.de