Concerts

Osheaga 2014 Jour 2

 

J’étais de retour pour une deuxième journée au Festival arts et musique Osheaga et mes attentes étaient totalement décuplées; un jour caniculaire s’annonçait! En effet, quand l’alignement regroupe Nick Cave & The Bad Seeds et Jack White en têtes d’affiche, on ne peut qu’avoir de grandes expectatives… et bien franchement, après un vendredi comme ci comme ça, je peux sans gêne affirmer que ce samedi résolument rock restera gravé dans la mémoire des nombreux festivaliers présents.

En premier lieu, c’est Kevin Drew (Broken Social Scene) qui avait l’honneur de fouler la scène de la Rivière en nous présentant une mixture de quelques morceaux provenant de son album solo titré Darlings, amalgamé à quelques chansons que Drew interprétait avec le groupe canadien. Une assez bonne prestation toute en retenue, moins extatique que ce qu’avait l’habitude d’offrir Broken Social Scene en concert, mais somme toute fort appréciée du public présent.

J’appréhendais quelque peu le punk rock mélodique d’Against Me! et je ne fus absolument pas déçu par le quatuor. Émouvante et courageuse, Laura Jane Grace (auparavant Tom Gabel) et sa bande ont catapulté sans ménagement la majorité des chansons de l’excellent Transgender Dysphoria Blues; une efficacité exemplaire et une bravoure qui impose le respect. Touchant et cathartique! Une surprise désarmante!

J’ai ensuite transporté mes pénates à la scène des Arbres afin de vérifier si Jimmy Hunt est à la hauteur en concert. Après un début hésitant (basse défectueuse, adaptation au rythme effréné exigé lors d’un festival), Hunt et ses brillants musiciens ont petit à petit réussi à séduire la foule (relativement nombreuse) et c’est la magistrale Marie-Marthe qui est venue me convaincre. Hunt est tout simplement l’un des meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes de la francophonie. Musicalement, Hunt a du Gainsbourg dans le nez!

Par la suite, j’ai assisté au remarquable et dynamique concert de Courtney Barnett à la scène De La Vallée. En format trio, le rock psychédélique/salopé de la jeune musicienne a fait mouche. Évoquant autant les Dandy Warhols que Nirvana, le trio offre un parfait équilibre entre insouciance et fougue. Je la verrais très bien en première partie de l’excellent Ty Segall; un diptyque qui serait alléchant. La petite Barnett m’a brutalement jeté sur le cul!

Petite pause électro à la scène Piknic Électronik avec l’excellent Four Tet (Kieran Hebdan) ainsi que le frémissant Jon Hopkins. Sous la chaude recommandation de La Brute du Rock (capable à ses heures d’un certain raffinement), Four Tet présente une musique électronique ambiante qui ne tombe jamais dans la surenchère rythmique. Pour sa part, Jon Hopkins a fait la preuve qu’il est le maître électro du crescendo lancinant; attitude rock en sus. Hopkins a tout bon!

J’avais une vingtaine de minutes à combler avant d’aller voir le bon vieux Nick Cave à la scène de la Montagne et j’ai réussi à attraper la fin de la prestation de !!!. Étonnant mélange de funk, de punk, de rock dansant, je devrai mettre mes oreilles plus sérieusement là-dessus. J’ai également consacré une dizaine de minutes à la formation indie rock originaire de Washington D.C. nommé The Dismemberment Plan. Ce rock sinueux, mélodiquement inventif prend tout son sens sur scène. À voir impérativement dans une salle près de chez nous!

Les plats de résistance? Nick Cave & The Bad Seeds? From Her To Eternity, Jubilee Street, Tupelo, Mermaids, Red Right Hand, The Ship Song, Higgs Boson Blues, The Mercy Seat, Stagger Lee, Cave haranguant la foule comme un vieux pasteur déjanté, un Warren Ellis barbu, abrasif et dissonant, le groupe qui déborde du temps alloué et qui se fait couper la sono, mais qui persiste et signe… une magistrale leçon de rock. Une ÉNORME performance!

Jack White? Pigeant dans tout son répertoire, des White Stripes jusqu’à ses parutions solos, en passant par les Raconteurs et les Dead Weathers, Jack White a offert un très grand concert. Alternant entre improvisations frénétiques bluesy, entre country, folk et rock, White a fait l’éloquente démonstration de sa maîtrise absolue de tous les genres musicaux faisant partie du grand catalogue de la musique traditionnelle américaine. Bête de scène irréprochable, chef d’orchestre hanté, Jack White a mis le feu à nos oreilles et s’est chargé de les incendier pour de bon avec The Hardest Button To Button et Seven Nation Army en rappel; et on chantait tous en chœur la légendaire ligne de basse du seul succès populaire/planétaire des Stripes.

Une soirée tout simplement ardente et mémorable; la meilleure des huit éditions (et un quart) auxquels j’ai assisté. Génuflexion à Jack White et Nick Cave et un beau gros morceau de robot à Courtney Barnett et Against Me!. Dernière séance demain mettant en vedette Arctic Monkeys, Lorde, Lykke Li, The Replacements et plusieurs autres. Bon dimanche les mélomanes!

www.osheaga.com/fr/
 

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