Concerts

Mononc’ Serge à l’Esco | Chanteur engagé mon cul !

Ce vendredi 9 mars, le bar l’Escogriffe – haut lieu du rock à Montréal – fêtait ses 18 ans avec la venue du truculent Mononc’ Serge ou devrais-je dire le président du Parti Révolutionnaire Conservateur du Québec.

 

Contradiction amusante, mais j’y reviendrais plus tard.

Quoi qu’il en soit pour l’instant, il est 20 h passé et la salle du bar est déjà presque pleine à craquer. D’ailleurs le gentil gars qui s’occupe des entrées me fait : « Je vends des billets jusqu’à ce que plus personne ne puisse rentrer, et ça ne va pas tarder. » Bien, le ton est donné.
Pour la petite anecdote et sûrement à cause de la première syllabe qu’ils ont en commun, mon esprit m’avait persuadé toute la semaine que j’allais voir un concert de Mon doux saigneur… et je me retrouve à célébrer le passage à l’âge adulte (dans certains pays) de l’Esco avec Mononc’ Serge. J’aime les deux, mais faut avouer que le contraste est saisissant!

Bref, à Rome fait comme les Romains et de ce fait je me dirige vers le comptoir. De nombreux fans portent des t-shirts Plume Latraverse, les amateurs de jeux de mots et de beaux textes sont de sortie. J’en cherche un qui veut bien me payer le cognac (gnac gnac), mais non.

Tant pis je me contenterais d’une bière.

Enfin une voix off comme celle qu’on entend dans les meetings politiques, domine le brouhaha de l’assistance qui se fait peu à peu silencieuse pour annoncer l’arrivée du Président du Parti Révolutionnaire Conservateur du Québec qui n’est autre que Mononc’ Serge comme dit plus haut.

Le bonhomme est survolté et ses musiciens qu’il présente comme ses ministres le rejoignent peu à peu. Le chanteur, dans un pastiche de congrès politique, explique son programme qui tient en une phrase : « On est su’a coche! Et quand on est su’a coche, ben on a pas besoin de programme! » Et sur ces belles paroles, le trublion attaque son set avec l’envie de revendiquer Son droit à l’incohérence. Et c’est parti pour une belle heure de chansons et de jeux de mots!

Tout y passe de Révolution conservatrice à Edmonton Mall. Le diablotin aura même la délicatesse de prendre quelques instants pour chanter bonne fête à l’Esco avant de repartir de plus belle pour ce qui est selon moi le moment fort de la soirée. En effet, le groupe enchaîne avec la chanson Chanteur engagé. Quelle belle cohésion de voir Mononc’ Serge lancer le refrain : Chanteur engagé, et le public de répondre avec enthousiasme et à l’unisson : Mon cul! Après tout, la musique, c’est fait aussi pour rapprocher les peuples.

Mais trêve de plaisanteries, car c’est l’entracte.

Une couple de bières plus tard, revoilà le sautillant chanteur et ses musiciens sur scène. Il raconte au micro, hilare, comme quoi certaines personnes lui auraient reproché : « d’influencer les gens avec ses chansons et ses idées d’anarchistes. » Ce à quoi il répond en jouant la toune Tout le monde se crisse de Mononc’ Serge. Puis le chanteur enchaîne avec Énergie cardio qui selon ses dires l’a fait gagner un abonnement de trois mois dans une salle de sport. J’ai entendu tellement de bêtises ce soir qu’on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon, mais ça reste marrant dans les deux cas.

Puis c’est au tour de Joual de résonner dans la salle de l’Esco suivie par bien d’autres encore. Pour au final une bien belle soirée placée sous le signe de la rigolade dans une ambiance bon enfant. Parfait pour conclure une longue semaine ou attaquer un week-end de fête. Un seul bémol peut-être, une certaine redondance au niveau musical, mais bon, c’est le style qui veut ça.

Ps : Une pensée pour Gilles Vigneault et Tomáš Plekanec qui apparemment sont de fervents ambassadeurs du col roulé.