Concerts

Première partie

logo0La 28e édition du Coup de cœur francophone se mettait en branle jeudi dernier au Club Soda. Le festival qui s’étend sur onze jours permet de mettre de l’avant la crème de la crème de la musique francophone. Succédant aux Soeurs Boulay, c’est la révélation de l’année de l’ADISQ, Klô Pelgag qui venait donner le coup d’envoi. Pendant la journée, un erratum de la part de Pelletier-Gagnon paraissait sur les médias sociaux: «Nous voulons ici démentir la rumeur qui dit que la mise en scène du spectacle porterait sur «les sens».» La mise en scène de ce spectacle sera fortement inspirée par le film Le Cabinet du Docteur Caligari. Un film muet allemand issu de la période expressionniste de Robert Weine (1920). On pouvait lire sur le programme de la soirée que «ce spectacle aimera les surprises…» Encore une fois, Klô avait bien l’intention de présenter un spectacle haut en couleur et dès la première partie assurée par le duo Glenda Gould (Mathieu Pelgag et Sylvain Deschamps), le public a compris que la soirée ne serait pas très formelle. Le tandem était accompagné dans la performance par Serge Brideau (Les Hôtesses d’Hilaire) qui mangeait un bon vieux «spagatt».

Le Club Soda était donc prêt à recevoir Klô Pelgag qui a fait son entrée sur le thème de Salut, Bonjour! en version orchestrale et qui nous envoya les pièces de L’Alchimie des monstres. Le décor était tout en oblique, en étage et en couleur ce qui rappelait l’expressionnisme allemand avec ce qu’il a de sinistre. On remarque que bien des pièces ont évolué depuis les premières représentations il y a un an. C’était particulièrement vrai pour Le Dermatologue, tout comme le remix électro qu’elle a livré de Taxidermie. Mais ce qui laissa une trace indélébile sur ceux présents est le rappel. Lorsque les musiciens sont revenus, ils étaient accompagnés par un Serge Brideau tout en jeans et le duo entama Les Yeux du Coeur. Tels Gerry et Marjo, Brideau/Pelgag a chanté le classique québécois devant un Club Soda qui avait peine à croire à ce qu’il voyait. Une excellente manière d’amorcer le CCF.

Vendredi soir, je me dirigeai au Divan Orange pour attraper Les Guerres d’l’Amour, groupe hautement funky. La première partie était assurée par Das Mörtal… étonnant choix que de mettre le DJ en première partie. La foule ne semblait pas être sûr que le spectacle était commencé, mais quelques lumières éteintes et une boule disco plus tard, quelques personnes se dandinaient le popotin sur le plancher de danse. Celui qui fait dans le «geek-électro» y alla même d’une pièce inspirée du thème de Zelda qui fît particulièrement son effet. Puis, Les Guerres d’l’Amour monopolisa le plancher avec leur formation imposante complétée par deux danseuses. Le groupe n’avait pas joué huit mesures que le public dansait. Tous sont sortis en nage après avoir dansé sur Palace pardu, Les grands coups d’l’amour, Sabine et Les crocs din veines. On a même eu droit à une nouvelle pièce alors que les corps se laissaient aller au son généreux des cuivres.

Le samedi s’annonçait tout aussi rocambolesque. Au Club Soda, le Rap Queb Money Tour faisait son arrêt montréalais. Regroupant trois gros noms de la scène hip-hop, les billets se sont envolés comme des petits pains chauds. Revenait à Eman X Vlooper de partir le bal pour présenter les pièces de XXL. Avec trois mois de tournée derrière eux, le spectacle est tissé serrée et Eman contrôle son «flow» avec une aisance impressionnante. À peine deux pièces terminées que de jeunes gens autour de moi buvaient du vin à la bouteille et une franche odeur de tabac qui fait rire avait envahi la salle: «What’s up, Hochelag est dans place!». Modlee est venu accompagner le duo le temps de Sans les mains, Back To Me et C.R.È.M.E. (Alaclair Ensemble).

Puis c’est le trio Loud Lary Ajust qui a entamé avec Rien ne va plus. Visiblement tout va pour le trio puisque le public connaissait par cœur les paroles des pièces de Blue Volvo paru il y a à peine trois semaines. Accompagné par un batteur, le groupe a continué avec l’intoxicante Hôtel Hell alors que le groupe a laissé le public prendre d’assaut la scène pour No Fucking Way. Une bonne vingtaine de fans étaient sur les planches pendant que le duo envoyait ses rimes à la vitesse d’un TGV et avec l’énergie d’un rouleau compresseur. LLA sait mettre le feu aux poudres et samedi soir, le Club Soda en a été témoin.

À mon grand désarroi, j’ai dû partir plus tôt, avant Koriass, pour me rendre au Divan Orange. Arrivé au bar de la rue St-Laurent pour le lancement de Tambours et temps morts de Deux Pouilles en Cavale, je fus rapidement frappé par le grésillement d’un pistolet à tatouer. Oktoplut offrait un tatou du groupe gratuit. Eh oui, quinze personnes ont maintenant le symbole du groupe étampé sur le corps. Pour en revenir aux Deux Pouilles, le trio nous a envoyé les pièces du nouvel album avec une justesse et une énergie comme eux seuls savent le faire. Parmi les bons coups, Le braconnier, la groovy Crame au soleil, Ouais mais là! et la toujours aussi marquante Clinique.

Puis, c’était au tour d’Oktoplut de faire sa rentrée montréalaise pour l’album Pansements paru un peu plus tôt cette année. Franchement rock, la formation a ravi les gens présents avec son énergie contagieuse. La version spectacle de Points Punk, dans le registre moins lourd du groupe, était franchement réussie. Un groupe qui mérite d’être vu en version live!

Finalement, dimanche, toujours au Divan Orange, Câltar-Bateau ouvrait pour Mehdi Cayenne Club. L’accoutrement d’Étienne Dupré valait à lui seul le détour, le jeune bassiste ayant opté pour un style «semi-yogi». Ils ont joué plusieurs pièces de Verbal Boisson #7 se lançant parfois dans des moments musicaux particulièrement délicieux. Que dire de la voix puissante d’Alex Guimond qui a recueilli de chaleureux applaudissements et que dire d’Alexandre Beauregard qui ne fait jamais les choses à moitié sur scène. Puis, Mehdi a pris la scène pour venir jouer ses pièces catégorisées de «couscous punk» paru en 2013 sur son album Na Na Boo Boo. Le jeune homme possède un charisme contagieux et ce fut une belle découverte.

Enfin, ces quatre furent journées réussies et divertissantes. On se retrouve dans quelques jours pour le compte-rendu de la deuxième moitié du Coup de cœur francophone.

www.coupdecoeur.ca/

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