Concerts

Mogwai au Théâtre Corona le 6 décembre 2017

Le quintette écossais formé de Renton, Sick Boy, Begbie, Spud et Tommy (Ummmm… OK, je me trompe de troupe écossaise… On recommence…) Le groupe de Glasgow, Mogwai, nous rendais visite au Corona le 6 décembre pour une deuxième fois en moins d’un an hier soir (ils étaient de passage au St-Denis en janvier dernier pour nous présenter Atomic) avec leur nouvel album, Every Country’s Sun.

La troupe nous a tout simplement abasourdis avec une sélection de pièces tirées de leur vaste répertoire ainsi que plusieurs bons choix de leur plus récente offrande musicale.

Mogwai en formule « on vous joue les classiques » est une affaire de volume, du GROS volume. Souffrant déjà d’un très fort problème d’acouphène, le spectacle d’hier n’a rien fait pour arranger les choses dans mon cas, j’en suis sûr, et ce, même si je portais des bouchons (chose que je fais toujours dans les concerts). Par moment, le volume était pratiquement insupportable, mais d’une bonne façon, c’était clair, chaque instrument se distinguait très bien de l’ensemble ainsi que toutes les subtilités et nuances des chansons de Mogwai résonnaient. Les basses fréquences de certaines pièces où les synthétiseurs étaient plus à l’avant-plan faisaient vibrer l’ensemble du Théâtre Corona, pratiquement à un niveau égal avec un groupe comme Sunn 0))). Comment aussi rendre justice à des pièces comme Mogwai Fear Satan (un classique indisputable de leur premier disque) sans avoir tout dans le tapis? Le jeu de lumière aussi était très efficace et renforçait le côté dramatique de la musique des Écossais. Mogwai est aussi une affaire de nuance, pour tous les moments de lourdeur extrême, il y a aussi des moments de calme et d’introspection. Ils versent complètement leurs âmes dans chaque note et chanson, que ce soit pour la durée de leur « build up » ou le punch de leurs parties plus lourdes. Ils nous transportent instantanément dans un état second. La soirée d’hier n’était pas différente.

Ouvrant le tout avec le classique de l’album Happy Songs For Happy People, Hunted By A Freak, le groupe a lentement mis la table pour un voyage interstellaire remarquable. Ils ont interprété de façon experte par un groupe qui roule sa bosse depuis plus de 20 ans (maintenant augmentés de nouveaux membres auxiliaires : Alex Mckay aux guitares et synthétiseurs et Cat Myers à la batterie en place du guitariste John Cummings qui a quitté le groupe en 2015 et de Martin Bulloch, qui lui était absent dû à une blessure).

Puis, ce sont enchaînées des pièces de leur plus récent et excellent album : Every Country’s Sun ( 20 Size, la très festive Party in The Dark ). Le théâtre était baigné d’une lumière bleutée lors des pièces plus atmosphériques, et d’un rouge feu lors des moments plus lourds. Ce fut ensuite le tour de la magnifique et délicate Cody (une des chansons où Stuart Braithwaite a pris le micro pour chanter) de leur album de 1998 : Come On Die Young, qui a littéralement signalé à tous que nous aurions droit à une soirée bien spéciale.

Rano pano de l’album Hardcore Will Never Die, But You Will est venu annoncer l’enclenchement des Big Muffs et de la surge de volume, la pièce mise en sandwich entre deux sélections du nouveau disque : le simple Coolverine et la très bonne Crossing The Road Material . Pour la chanson suivante, Mogwai, on surprit les plus vieux fans (comme moi) avec la chanson Ithica 27-9 qui elle, provenait de la toute première parution du groupe, la compilation Ten Rapid, collection de 7 pouces et de simples des débuts du groupe, sorti en 1996. Les membres étaient peu loquaces, y allants simplement de « merci, Thank You » entre les chansons et changements de guitare. La très cinématique pièce électro Don’t Believe The Fife a suivi pour ensuite faire place à un autre classique, 2 Rights Make One Wrong de l’album Rock Action, qui fut un des moments très forts du spectacle. Pour clôturer la première phase, le groupe y est allé de la dansante Remurdered, paru sur Rave Tape, il y a quelques années, avec ses gros synthés-basses juteux qui faisaient encore une fois vibrer nos organes internes, le plancher et les murs du théâtre. Ils ont conclu avec une très lourde Old Poison.

Le groupe, s’est ensuite retiré de la scène le temps de laisser la foule en demander plus, pour revenir avec la chanson-titre de leur nouvel album, Every Country’s Sun, et finir le tout avec la pièce de destruction massive qu’est Mogwai Fear Satan, un délicieux mélange de calme et de tempête, baigné dans les stroboscopes, propulsée par une rythmique implacable et un son puissant qui enrobait tout le monde dans la salle. Un autre moment fort de la soirée et une clôture parfaite à un spectacle grandiose de la part d’un des meilleurs groupes du genre. Mogwai a un parcours particulier, un groupe qui n’en fait qu’à sa tête, qui fait fit des règles et conventions, qui se réinvente constamment que ce soit avec leurs propres albums ou les bandes sonores pour films ou séries téléviser qu’ils produisent de temps à autre. Qu’un groupe qui fait dans le rock instrumental, sans compromis, puisse connaître autant de succès, depuis maintenait plus de vingt ans, est une chose rare et extraordinaire. Ils nous l’ont prouvée une fois de plus hier pourquoi ils ont un des groupes phares du genre. Nous nous devons de les célébrer à chaque fois qu’ils passent en ville.

Mogwai, Theatre Corona, Montreal, le 6 Décembre 2017

Liste des chansons

1-Hunted By A Freak
2-20 Size
3-Party In The Dark
4-Cody
5-Coolverine
6-Rano Pano
7-Crossing The Road Material
8-Ithica 27-9
9-Don’t Believe The Fife
10-2 Rights Make 1 Wrong
11-Remurdered
12-Old Poison

Rappel :
13-Every Country’s Sun
14-Mogwai Fear Satan