Critiques

Clap Your Hands Say Yeah

Only Run

  • Indépendant
  • 2014
  • 40 minutes
6

clap-your-hands-say-yeah-only-run1-300x300Clap Your Hands Say Yeah est l’un des premiers groupes à avoir obtenu le succès grâce à l’enthousiasme de blogues musicaux comme le nôtre (particulièrement pour le premier album) ainsi que par la diffusion effrénée de la «bonne nouvelle» sur Internet. En 2011, la bande à Alec Ounsworth faisait paraître un fort adéquat Hysterical qui permettait à la formation d’obtenir un sursis quant à sa survie, car le principal défaut de CYHSY est sa constante incapacité à livrer la marchandise en concert… et de nos jours, ça ne pardonne pas!

Par contre, en ce qui concerne les sitedemo.cauctions studio, la formation new-yorkaise tient bien son bout. Voilà la quatrième offrande du groupe, simplement intitulé Only Run, et qui voit CYHSY y aller d’une certaine tentative de régénération de son esthétique sonore. L’ascendant Talking Heads est toujours aussi présent musicalement parlant, mais le désormais duo (Sean Greenhalgh est le dernier survivant de l’ancienne mouture) emprunte un virage synthétique détenant quelques effluves sonores issus de la synth-pop combinée à un rock alterno mature, amalgamant des ressemblances auditives frappantes qu’un Radiohead en mode Kid A/Amnesiac n’aurait pas renié.

Est-ce que cette nouvelle orientation permet à CYHSY de conserver la tête hors de l’eau? Depuis l’excellent Some Loud Thunder, on a toujours cru à la mort imminente du groupe tant les prestations live sont demeurées au ras des pâquerettes. Voilà une formation largement surévaluée (il faut bien le reconnaître) qui a réussi somme toute à sitedemo.caiguer des albums de qualité et ce Only Run fait une fois de plus correctement le travail. Alec Ounsworth refuse obstinément de déserter son navire créatif, même si on ne croit pas vraiment qu’il soit un songwriter si doué…

Sur ce Only Run, l’originalité des arrangements musicaux prescrits par Ounsworth vient, et de loin, surpasser son écriture chansonnière. Pour une rare fois, c’est cette singularité au niveau de la réalisation qui vient sauver la mise et ainsi masquer la faiblesse des chansons du songwriter. S’il avait fallu entendre un Alec Ounsworth inspiré, on aurait presque pu présumer à la résurrection artistique de CYHSY en tant que groupe important. Malheureusement, les quelques ritournelles anémiques que l’on retrouve sur Only Run amenuisent l’impact positif qu’aurait pu récolter cette conception sonore. On fait référence aux très U2 titrés respectivement Blameless et Your Advice sur lesquels Ounsworth tente de pasticher maladroitement les inflexions vocales de Bono. Assez quelconque merci!

Ceci dit, quelques morceaux passent la rampe avec une relative aisance: la vaporeuse As Always, la très Idiothèque (Radiohead) nommée Beyond Illusion, le penchant new-wave évoqué sur Impossible Request ainsi que la participation de Kid Koala sur l’efficiente Cover Up. La pièce de résistance est sans contredit l’excellente contribution de Matt Berninger (The National) à la très rock Coming Down: une remarquable chanson!

Pas de recul, ni de bond significatif en avant pour CYHSY avec ce Only Run, mais on est devant un créateur et un groupe qui n’atteindront jamais le potentiel envisagé à l’époque par de nombreux médias et mélomanes branchés…

Ma note: 6/10

Clap Your Hands Say Yeah
Only Run
Indépendant
40 minutes

cyhsy.com

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