Critiques

Citizen

Everybody Is Going To Heaven

  • Run For Cover Records
  • 2015
  • 41 minutes
7,5

CitizenEverybody Is Going To Heaven c’est le deuxième album de la jeune formation Citizen qui arpente avec inventivité et sensibilité les sillons tracés par des groupes d’un certain post-alternatif américain… je pense ici à Brand New, La Dispute, Seaheaven ou encore Thrice, Thursday et Taking Back Sunday (oui, rien que ça). Je vous le dis d’emblée, je trouve qu’il s’agit d’un disque sans faille et d’un brillant deuxième effort alors qu’on sait que la guigne du second album n’est pas qu’un mythe (parlez-en à Nathan McKinnon et à son groupe préféré, The Strokes, genre)

Ce deuxième album est d’une grande beauté, disons-le d’emblée. Une offrande cohérente, plus limpide, juste assez intense, contenant des compositions mieux maîtrisées, parce que tantôt plus contenues et tantôt complètement déchirantes (voir Stain).

Nette amélioration aussi du côté du chant. On sent la voix de Mat Kerekes bouillante par moments, furieuse et cassante, sur la corde, par d’autres, mais aussi chaude et fragile lorsqu’il baisse sa garde. Même si sa dégaine évoque souvent celle de Jesse Lacey de Brand New (My Favorite Colour, Numb Yourself entre autres), on découvre tout de même un chanteur au registre varié qui s’assume malgré ses références. Sur Dive Into My Sun, on le sent particulièrement à son aise, dans son élément. Mais je pense aussi à Heaviside où pendant trois minutes trente, on se croit sur un vieil album de Death Cab For Cutie, je veux dire avant Transatlantism. Un clin d’oeil intéressant.

Les ambiances sont aussi diversifiées que bien alternées sur l’album. Le lent tempo de Ten se conjugue à merveille à l’intense Stain grâce à un lourd pont et des accents noise… voilà l’élément de continuité dans deux chansons assez différentes, et voilà une formule qui marche. Même chose pour les premiers titres du disque, magnifiquement ouvert par Cement, exemple parfait d’un savant équilibre entre l’intensité et de l’émotivité. On retrouvera ce sens aigu sur Yellow Love aussi, en fin de parcours, mais le coeur du disque ne manque pas de cohérence pour autant.

Autre point fort intéressant, Citizen aime le studio, n’hésitant pas à enregistrer des chansons dépouillées avec pour seuls effets, des échos de voix, une guitare claire qui réverbère et qui fait vibrer la caisse claire de la batterie.

Des textes de qualité, de poignantes mélodies, un rehaussement du niveau de composition et d’enregistrement, tous ces éléments contribuent à rendre ce Everybody Is Going To Heaven spécial tout aussi qu’intriguant, envoûtant.

Au final, accordons-nous pour dire que Citizen fait de la belle musique. Et qu’ils sont à surveiller.

Ma note: 7,5/10

Citizen
Everybody Is Going To Heaven
Run For Cover Records
41 minutes

http://citizentheband.net

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