Chroniques

Part Chimp

IV

Part Chimp est une formation originaire de Londres qui adore pelleter des tonnes de décibels dans les tympans au moyen de riffs ultras massifs, ceux-ci, disons-le, constituent la colonne vertébrale de leur répertoire. C’est après une longue pause de près de six ans que le quatuor a repris vie et lancé en avril dernier leur quatrième galette en carrière, simplement intitulée : IV. Disons que pour l’originalité on a déjà vu mieux.

Reconnu depuis leurs débuts pour jouer démesurément fort en concert, Part Chimp arrive même sur album à nous défoncer les tympans et nous faire croire qu’ils jouent à côté de nous, et ce, même si le son est réglé au plus bas niveau sur notre lecteur préféré. C’est que, voyez-vous, les deux guitaristes, Tom Cedar et Iain Hinchliffe, y vont d’importantes et continuelles décharges de distorsion tout en accordant leurs instruments respectifs dans un registre se voulant le plus grave possible. Puis, si vous êtes normalement constitué, il se peut que l’écoute répétée de ces 39 minutes de rock bourré aux hormones stéroïdiennes diminue considérablement votre santé auditive… à la vitesse d’une Mercedes de type Formule 1.

Le bassiste, Joe McLaughlin, cherche assurément à bien se faire entendre lui aussi et prend un malin plaisir à faire sonner son instrument à quatre cordes pour que vous ayez l’impression de recevoir une pluie de roches en pleine face. Pis de la grosse garnotte à part de ça. Disons qu’on est plus proche du menhir que de la poussière.Je vous laisse maintenant deviner si le batteur, Jon Hamilton, est du genre à avoir de la retenue et à s’exécuter en finesse et subtilité ou s’il préfère brutaliser sa batterie de façon éhontée. (Petit indice : ses forces ne sont pas la finesse et la subtilité.)

Le quatuor, aussi habile pour manier la musique noise rock que le sludge et le métal lourd, peut rappeler certains excellents groupes de rock pas propre, réussissant à éviter le pastiche pâle et sans saveur. On peut affirmer sans trop se tromper que Part Chimp possède une personnalité forte et assez bien définie, même si en l’écoutant, il nous arrive de reconnaître des groupes comme Torche, Cherubs, Melvins, Whores et même Fu Manchu. Bref, les quatre Anglais ne s’inspirent d’aucun groupe qui plaît à votre grand-mère. Ni même votre plus jeune cousine d’ailleurs. En fait, pas à grand monde, sauf les brutes.

IV s’ouvre sur l’excellente pièce Namekuji qui, après une courte introduction de piano, se transforme rapidement en un mur de son. À noter que le piano ne se refera plus jamais entendre par la suite. Un peu comme s’il s’était effondré en mille morceaux dès que les amplis se sont fait entendre. Le travail de réalisation, simple, mais efficace, apporte une couche supplémentaire de crasse aux chansons et rend certaines d’entre elles encore plus réussies. Je pense ici aux monstres de puissance que sont Mapoleon, Solid Gone et The Saturn Superstition. L’album, qui contient 9 chansons, s’écoute d’un seul trait à tout coup, ce qui est généralement un bon signe.

Jouer du gros rock crotté de qualité ne tient souvent qu’à un fil et Part Chimp y arrive sans problème. Tout le contraire du dernier bas de pantalon que j’ai essayé de coudre. Maintenant ils ne nous restent plus qu’à espérer que ces salopards ne prendront pas un autre six ans à pondre un nouvel album et ainsi poursuivre habilement leur chemin à travers la vaste offre de musique lourde.

Part Chimp
IV
Rock Action Records
39 minutes
Paru en avril 2017

Liste des chansons :

01. Namekuji
02. Mapoleon
03. Bouncer’s Dream
04. Solid Gone
05. Ro Ro
06. Bad Boon
07. The Saturn Superstition
08. Rad Mallard
09. A Lil’ Bit O’ Justice

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