Chroniques

Entrevue Montréal / Québec avec Victime

Nous avons rencontré les trois membres de Victime dans deux villes différentes. Simon Provencher et Laurence Gauthier-Brown à Québec ainsi que Samuel Gougoux à Montréal. Entrevue avec un groupe en pleine cohésion malgré la distance.

 

Victime lancera vendredi prochain, soit le 23 février, son premier album en carrière. Le trio punk est issu de la scène fertile de la ville de Québec. Laurence Gauthier-Brown a joué précédemment dans Ponctuation et fait partie du groupe Pure Carrière, Samuel Gougoux est aussi l’homme derrière le projet Portage alors que Simon Provencher accompagne plusieurs musiciens dont Fria Moeras. Tout ceci en poursuivant chacun des études et en essayant d’avoir une vie personnelle. Bref, ils sont à l’image de leur musique pleine d’énergie et contagieuse.

Victime avait précédemment lancé un premier EP où les sonorités brutes étaient au rendez-vous. Cette fois-ci, les pièces sont moins brutales. Samuel Gougoux me dit candidement : « on est déjà en train de composer un nouvel EP. On veut essayer des affaires. Le premier EP c’était une collection de chansons pour le live. Avec l’album, c’est la première fois qu’on avait une vision globale d’ensemble. » Provencher en rajoute : « On n’est pas en train de l’écrire, il y a déjà trois tounes d’enregistrées. » Tout cas pour dire que les chansons qui se retrouvent sur La femme taupe font appel aux bizarreries de compositions plutôt qu’à la distorsion bruyante. Le groupe s’est laissé tenté par une esthétique post-punk plutôt que le noise.

Mais revenons à La femme taupe. Le groupe a aussi fait appel à Guillaume Chiasson (Ponctuation, Jesuslesfilles et Solids). Simon Provencher a beaucoup aimé travailler en sa compagnie : « Il est vraiment très cool comme réal. Il ne nous dirige pas vraiment, mais il nous le dit quand on peut faire mieux. Il a une méthode positive de réalisation. Il n’a pas changé une note de l’album, mais il nous a fait jouer les meilleures notes qu’on pouvait. »

Québec / Montréal

 

J’ai demandé aux deux membres de Québec quelques questions et d’y répondre comme ceux de Montréal et vice versa. Les réponses sont succulentes. Samuel est à Montréal alors que Laurence et Simon sont à Québec.

Qu’est-ce qui a été le moment préféré de l’enregistrement de l’album?

Samuel — On a eu un couple de bonnes jokes. Mais je pense que pour Simon ce serait manger des Doritos… Me semble qu’il a passé tout l’enregistrement les doigts oranges. Pis on a beaucoup été sur le gingembre pour la voix. J’ai aimé ça. Et la première fois qu’on a écouté la batterie sur Tascam, je pense que c’était marquant.

Laurence et Simon — J’ai l’impression que quand on a écouté sur Tascam, que là, il a réalisé que Guillaume avait fait un son de malade sur sa batterie, je pense que ça lui a donné un boost de confiance. De toute façon, Guillaume tripe sur le jeu de batterie de Sam, comme tout le monde.

Et le moment le moins plaisant?

Samuel — L’enregistrement c’est full bien passé. Peut-être l’horaire… mais bon, je pense que non.

Simon et Laurence — Un moment donné on a enregistré avec un vieux synthétiseur sur lequel il n’est pas possible de sauvegarder les settings. Le lendemain de l’enregistrement, on était tous d’accord qu’on n’était pas satisfait de la performance, mais nous étions incapables de retrouver le même son. On a fait notre deuil.

Et le groupe préféré de chacun des membres?

Samuel — C’est tough parce qu’on écoute beaucoup de musique. C’est sûr que Laurence aime beaucoup le garage. Simon est un grand fan de Stereolab et de Swans. Moi j’écoute beaucoup de Sneaks en ce moment.


Simon et Laurence — Samuel a fait un petit trip 80’s mais allons pour Sneaks ou Pile On. Il y a aussi HEALTH, mais ce n’est jamais ton band pref. Laurence y va pour Protomartyr tandis que Simon y va pour Swell Maps.

Traditionnelle ou crémeuse?

Samuel — Laurence est crémeuse et Simon est extra-crème, il est plus que crémeux. Je suis sûr qu’ils vont te dire que je suis traditionnel, mais dans le fond j’aimerais être crémeux.

Simon et Laurence — C’est sûr qu’il est traditionnel, parce que la crème, ça vient d’un animal et il est vegan. Laurence est plutôt crémeuse alors que Simon sait que Samuel va dire crémeuse, mais il est traditionnel. La raison? Le plus de vinaigre possible.

La femme taupe sera disponible le 23 février prochain. Deux doubles lancements auront lieu avec Ponctuation qui fera paraître Mon herbier du monde entier. À Montréal, le 1er mars à la Sala Rossa et le 2 mars au Pantoum.

 

Crédit photo: Dominic Berthiaume