Chroniques

Breach

Kollapse

BreachD’entrée de jeu, je me dois d’admettre que je connais la formation suédoise Breach que depuis quelques mois. C’est ici même, sur Le Canal Auditif, que j’ai fait la découverte de ce groupe lorsque, mon vieil ami et collègue Mathieu Robitaille, a interviewé l’important groupe Cult Of Luna au mois d’août dernier dans le cadre du festival Heavy MTL. C’est durant cette intéressante entrevue que Johannes Persson, chanteur et guitariste de la formation, a fait mention de l’album It’s Me God du groupe Breach comme étant aussi important pour lui que peut l’être OK Computer de Radiohead pour toute une génération de mélomanes.

En lisant ça j’ai fait ni une ni deux, puis je me suis mis It’s Me God dans les oreilles avec, bien sûr, le volume frôlant l’illégalité. Ç’a été une vraie gifle en plein visage. Un solide coup de pied au cul. Un coup de foudre instantané.

Ça m’a alors convaincu d’écouter tous leurs disques, du premier au dernier, pour finalement faire connaissance avec Kollapse, leur dernier album en carrière, paru en décembre 2001, peu de temps avant qu’ils ne se séparent durant l’année 2003. Cette fois-ci, j’ai eu l’impression de recevoir un violent coup de la corde à linge par Hulk Hogan. Cet homme qui n’a bien sûr jamais consommé de stéroïdes anabolisants ni bu de milk-shakes ou autres trucmuches beaucoup trop protéinés. Ça semble si naturel. Bref, tout ça pour dire que ç’a été un autre coup de foudre immédiat.

Kollapse est un disque sur lequel les musiciens sont nettement au-dessus de la mêlée et qui démontre que le sextuor scandinave est d’une cohésion à faire peur. Sur l’offrande de quarante-huit minutes qui frisent la perfection, on y retrouve quelques chansons instrumentales ou bien qui comportent que peu de paroles. Lorsqu’il y en a, le chanteur Tomas Hallbom régurgite celles-ci avec une virulente rage qui ne fait aucun doute sur son état d’esprit. Presque à chaque fois qu’il pousse la note, il pourrait faire lever un nuage de poussière dont vous ne suspectiez même pas l’existence dans votre salon, votre voiture ou même vos écouteurs.

Du début à la fin, les nombreux riffs s’imbriquent les uns dans les autres, à peu près jamais de la même façon, mais toujours de la meilleure manière possible. Les humeurs et ambiances proposées tout au long de Kollapse sont très variées. Par exemple, les pièces les plus hardcore et brutales du lot, je pense ici à Old Ass Player et Breathing Dust, nous font sentir comme si nous étions dans une sécheuse tant elles nous brassent solidement du début à la fin. Seven, la chanson la plus calme et mélodieuse, voire même mélancolique, est aussi douce qu’une caresse céleste sur le visage. Mettons.

Pour ce qui est de Lost Crew, qui se trouve en plein milieu de la galette, elle peut faire penser à un autre excellent groupe de Suède, Refused. On y retrouve aussi quelques chansons plus en progression, qui se rapprochent du post-rock, avec une logique de crescendo. Parmi celles-ci, il y a Big Strong Boss qui ouvre le bal ainsi que la chanson titre, Kollapse, qui clôt l’œuvre de bien belle façon.

La musique de Breach n’est certes pas toujours reposante, mais elle est grandiose et toujours livrée sans faille. Une musique qui nous est crachée en pleine face sublimement et qui devrait assurément plaire aux amateurs de Cult Of Luna, Isis, Russian Circles et Neurosis. Pas de doute, Breach est un groupe qui est juché bien haut dans le firmament des bands post-métal, post-hardcore, post-rock ou post-ce-que-vous-voudrez.

Breach
Kollapse
Burning Heart Records
48 minutes
Paru en 2001

1. Big Strong Boss
2. Old Ass Player
3. Sphincter Ani
4. Alarma
5. Lost Crew
6. Teeth Out
7. Breathing Dust
8. Mr. Marshall
9. Seven
10. Murder Kings And Killer Queens
11. Kollapse

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