Critiques

Beat Spacek

Modern Streets

  • Ninja Tune Records
  • 2015
  • 50 minutes
7

Beat Spacek - Modern StreetsBeat Spacek est le projet solo du sitedemo.caucteur et vocaliste britannique Steve White, mieux connu sous le nom de Steve Spacek, ou le groupe de musique électronique Spacek. Il ne faut donc pas se laisser influencer par le fait que ce soit un premier album, celui derrière Beat Spacek en sait beaucoup sur l’arrivée des musiques tropicales dans les rues londoniennes. Avec Modern Streets, le nom le résume bien, White nous propose une sorte de visite guidée des influences dub, dancehall, highlife (et j’en passe) qui ont marqué les rythmes de la scène anglaise.

I Wanna Know débute l’album sur une base de sleng teng, hommage à la révolution numérique du reggae des 80s, chapeautée par White s’exclamant en falsetto. Tonight démarre sur un rythme highlife 60’s, et se réinvente numériquement après l’introduction. La nouvelle mouture est très réussie. Inflight Wave va plutôt chercher son inspiration dans le new wave, et le fait avec un peu de naïveté. Modern Streets continue dans la même atmosphère, avec une touche de sons 8 bits, façon NES.

I Want You se rapproche davantage du IDM avec son mélange un peu maladroit de répétitions; ce n’est pas la meilleure. Gotta Get Some Music est adorable; le duo White et probablement White junior donne le ton avec leur «gotta get some what!?» sur un rythme comique. If You Are My Chalice se déhanche quant à elle sur une base dancehall, joliment décorée par plusieurs claviers vintage. Ma préférée. There Is A Love prend une forme post-punk qui ne s’élève pas vraiment au-dessus de sa répétitivité. Stand Firm subit le même sort avec une bonne idée de départ qui finit par tourner en rond.

Compact N Sleep met fin au vide laissé par les deux dernières pistes et nous réchauffe avec son R&B «smooth and sexy». Back To School coupe l’atmosphère et retourne dans un mélange post punk et new wave. You’re The Only One se démarque par ses sons terriblement laids, genre trompette qui fait «pouète». Alone In Da Sun termine l’œuvre de façon ambiante, dubstep style.

Modern Streets est riche en références musicales, intégrées ingénieusement dans des formes 80’s par des acrobaties numériques du jour. C’est amplement suffisant pour s’imposer une écoute. Le seul bémol qui vient avec autant de liens est un sentiment d’éparpillement, ça fragilise certains passages où la superposition des genres fonctionne moins bien. Heureusement, ça n’enlève rien aux passages qui sont à la hauteur des ambitions de Beat Spacek.

Ma note: 7/10

Beat Spacek
Modern Streets
Ninja Tunes
50 minutes

http://ninjatune.net/artist/beat-spacek#.VNdxvimBASg

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