Critiques

Beacon

Escapements

  • Ghostly International
  • 2016
  • 42 minutes
7,5

BeaconBeacon fait partie de ces projets qui restent étonnamment peu connus vu la qualité de leur travail; «underrated» dirait-on en anglais. Formé du chanteur Thomas Mullarney III et du compositeur Jacob Gossett, le duo de Brooklyn a combiné les éléments synthétiques à la sensibilité humaine pour obtenir un résultat tout aussi réfléchi que ressenti. Bien que leurs premières pièces remontent à 2012, c’est avec leur premier album The Ways We Seperate (2013) que le projet a consolidé son identité sonore. Composée autour d’un excellent électro R&B, la musique de Beacon est de retour. Voilà leur deuxième opus, Escapements, incluant de nouvelles sonorités d’origine IDM.

La voix aérienne de Mullarney dirige la pièce IM U comme un vol plané, soutenu par une rythmique légèrement tribale et des impulsions synthétiques. Backbone nous ramène sur terre, plus précisément dans un bar lounge, avec son kick sec et sa basse pompée. Running Out fait plutôt dans le R&B au rythme lourd, à la voix flottante et aux arpèges tissés serrés. Escapements nous ramène au lounge, et fait étrangement penser à Justin Timberlake.

Better Or Worse reprend le kick en avant-plan et y ajoute la mélodie électro aux couleurs IDM. Hollow ralentit le rythme au niveau de la balade; très jolie et bien montée, quoiqu’un peu courte. Preserve prend la forme de Better Or Worse, avec un rythme asséché et des sons de synthèse presque purs; probablement une des meilleures. Still réchauffe la pièce instantanément avec ses pads ambiants coussinés, et continue dans le genre lounge j’ai-envie-de-te-frencher.

L1 semble avoir le meilleur de chaque facette de l’album: base R&B parfaite pour le déhanchement, sonorités IDM légèrement texturées, performance vocale soutenue et mélodie simple et efficace. Bravo! Cure y va de façon plus dynamique, avec une forme drum ’n’ bass qui contraste avec la complainte de Mullarney. You’re Wondering termine l’œuvre sensiblement de la même façon, avec une sonorité quelque peu années 80 cette fois-ci.

Escapements est clairement moins linéaire que The Ways We Seperate, et prend le temps d’explorer de nouvelles ambiances qui conservent la même pénombre, mais la rendent avec davantage de subtilité. On retrouve évidemment la base R&B, mais l’inspiration hip-hop est moins évidente; les éléments issus du IDM et de la musique lounge ont pris le dessus. Bon, il y a quelques passages un peu mous, mais sinon les rythmes sont plus détaillés et apporte davantage de contraste à la voix planante, qui supporte parfois la pièce à elle seule.

Ma note: 7,5/10

Beacon
Escapements
Ghostly International
42 minutes

http://beaconband.nyc

[youtube]https://youtu.be/DSEIEdRo02Q[/youtube]