Critiques

Azealia Banks

Broke With An Expensive Taste

  • Indépendant
  • 2014
  • 61 minutes
7,5

albums-Azealia_Banks2-1120La petite histoire de Broke With Expensive Taste commence en 2008. La jeune femme alors âgée de 17 ans signe une entente de développement avec XL Recordings. À peine un an plus tard, les deux se séparent, car ils ne s’entendent plus créativement parlant. Banks déménage à Montréal où elle vit quelque mois avant de retourner à New York et de danser dans un club de Queens pour payer l’enregistrement de son premier maxi titré 1991. Un extrait de 1991 paraît et c’est le simple 212 qu’on retrouve sur Broke With Expensive Taste. Bien reçu par la critique les astres semblent enfin se placer pour Banks, mais c’est sous-estimer la jeune femme. Depuis 2011, les faits d’armes se multiplient: une entente signée et abandonnée avec Interscope, des insultes dirigées envers presque toutes les célébrités, des pièces abandonnées avec Pharrell Williams, Disclosure et j’en passe… bref, elle préfère largement le tumulte qu’à la quiétude!

En début d’année 2014, Interscope a finalement libéré la jeune femme des chaînes qui la retenaient chez eux. Puis le 6 novembre dernier, sans préavis, Broke With Expensive Taste est paru sur internet. Ce chaos existentiel se retrouve aussi dans ce que Banks sitedemo.cauit. L’album est un mélange hétéroclite de genres musicaux; Banks s’amusant à amalgamer un électro saccadé avec des rythmes jamaïcains et des sonorités de guitares stridentes/dissonantes sur Idle Delilah. Ce qui aurait pu donner un fiasco digne des pires «food fights» est étonnamment conséquent. Elle se permet d’explorer bien des territoires: Heavy Metal And Reflective compte sur une basse lourde et une trame agressive. Nude Beach A Go-Go est rock’n’roll empruntant un échantillon à Ariel Pink en chemin.

Ce qui est marquant est la diversité vocale que propose Banks. Elle emprunte beaucoup à Lauryn Hill y allant autant de moments rappés que de moments chantés à l’intérieur d’une même pièce. Bien que son flow ne soit pas très varié, manquant parfois de nuances, il n’en reste pas moins bien fignolé et supérieur à la moyenne. Son chant est un peu plus développé et Banks le démontre éloquemment sur Wallace. Rien à envier à une panoplie de chanteuses pop.

On retrouve très peu de collaborations sur Broke With Expensive Taste, sans doute en partie dû au caractère bouillant de la demoiselle, mais également parce que Banks n’a pas besoin de personne pour l’épauler. Elle est se débrouille admirablement bien seule. Pourtant 212, qui compte sur Lazy Jay, mais surtout JFK (en compagnie de Theophilus London) sont particulièrement réussies.

Au final, Banks nous embarque dans son trip et réussit à nous vendre sa salade. Broke With Expensive Taste est un album qui, malgré son éclectisme, demeure cohérent. Un album qui mérite que vous vous y attardiez surtout si M.I.A. vous plaît et si vous aimez le hip-hop en général.

Ma note: 7,5/10

Azealia Banks
Broke With Expensive Taste
Indépendant
61 minutes

www.azealiabanks.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=nQOD8M6Okoc[/youtube]

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