Critiques

Archive

The False Foundation

  • Dangervist Records / PIAS
  • 2016
  • 54 minutes
7

ArchiveArchive est un collectif britannique qui roule sa bosse depuis plus de 20 ans avec au-delà d’une dizaine d’albums studio au compteur. Le terme «collectif» s’applique très bien à Archive, car il n’y a que deux membres permanents qui sont bien sûr les meneurs de la formation: Darius Keeler et Danny Griffiths. Se joint à eux une ribambelle de musiciens qui s’adaptent à la créativité des deux leaders, au gré de leurs demandes et de leurs humeurs. Si au début de la carrière du groupe, on pouvait le classer dans cette catégorie fourre-tout nommée rock alternatif, il faut avouer qu’Archive est beaucoup plus complexe que ça. C’est probablement l’une des formations parmi les plus mésestimés du rock britannique.

Électro, rock, pop, trip-hop, Archive ratisse dans tous les genres musicaux qui se présentent à lui afin d’en faire une musique authentique qui ne sonne comme personne. Au cours des dernières années, le duo Keeler/Griffiths a incorporé des rythmes synthétiques issus des années 80, tout en s’éloignant du penchant pink floyd-esque qui caractérisait le collectif à ses débuts.

Et la dernière offrande, The False Foundation, pousse «l’effet 80» un cran plus loin et c’est parfaitement assumé. Le petit coté prog si cher à Archive demeure toutefois présent. On le ressent un peu plus dans les structures chansonnières, les changements de rythmes et les interruptions sonores qui se veulent fort inventives par ailleurs.

Tout au long de l’album, on se sent comme dans une montagne russe affective où les moments parfaitement euphoriques (The False Foundation) en côtoient d’autres qui se veulent mélancoliques (A Thousand Thoughts) et quelque peu claustrophobes. Et c’est un couteau à deux tranchants. Autant, j’ai été enivré par ces instants quasi explosifs autant je me suis lassé de ces morceaux spleenétiques… qui sont malheureusement regroupés au beau milieu de cette sitedemo.cauction. Sans quoi, The False Foundation aurait obtenu une meilleure approbation de ma part.

Ça démarre avec une Blue Faces singularisée par une lente introduction pianistique et qui se termine en une sorte d’apothéose synthétique aux accents gospel. Par la suite, Archive aligne 4 superbes chansons: Driving In Nails, The Pull Out, The False Foundation et l’émouvante Bright Lights. Je suis resté stoïque lors des écoutes successives d’A Thousand Thoughts, Splinters et Sell Out. Et ça reprend un peu de tonus avec Stay Tribal, mais surtout avec l’excellente The Weight Of The World qui revisite, en conclusion, le motif pianistique qui caractérise le début de ce disque.

Un bon album? Oui, c’est même un très bon disque. Si ce n’avait été de ces trois chansons un peu faiblardes, The False Foundation aurait pu se transformer en une réussite totale. Malgré tout, les fans de rock britannique raffiné/orfévré sauront apprécier ce disque. Avec au-delà de 20 années au compteur, Archive aurait dû obtenir un plus grand assentiment commercial depuis longtemps. Mais bon, ces deux gars-là font de la création, pas du marketing…

Ma note: 7/10

Archive
The False Foundation
Dangervist/[PIAS]
54 minutes

http://www.archiveofficial.uk/