Critiques

American Wrestlers

American Wrestlers – Goodbye Terrible Youth

  • Fat Possum Records
  • 2016
  • 31 minutes
7,5

American WrestlersEn 2014, le songwriter anglais Gary McClure, résident aujourd’hui aux États-Unis, faisait paraître un album homonyme sous l’appellation American Wrestlers. Armé de ses chansons et d’un enregistreur multipiste TASCAM, McClure proposait un excellent album évoquant à la fois la claustrophobie sonore de feu Mark Linkous (Sparklehorse) et la noise-pop des années 80.

Cette fois-ci se joint officiellement à McClure, trois collaborateurs en bonne et due forme faisant d’American Wrestlers un groupe à part entière. En effet, Ian Reitz, Josh Van Hoorebeke et l’épouse du compositeur, Bridgette Imperial, ont participé pleinement à la conception de ce Goodbye Terrible Youth qui paraissait la semaine dernière.

Si l’effort précédent était résolument lo-fi, conférant un charme indéniable aux chansons de McClure, le nouvel album des «lutteurs américains» est nettement mieux réalisé. Lorsqu’une formation obtient un plus de moyens et, disons-le un peu plus d’argent, on assiste souvent à une édulcoration de son offre musicale. Eh bien, pas sur ce nouvel album. American Wrestlers ne perd aucune once de sa pertinence et de son attrait.

Exit les boîtes à rythmes, les voix «distorsionées» et l’esthétique lo-fi. Les guitares se font plus grinçantes, remémorant des groupes comme Lush ou encore la power pop de Teenage Fanclub et quelques claviers pop 80 font leur apparition. Mélodiquement, McClure bonifie ses airs vocaux de refrains accrocheurs qui donnent envie de prêter l’oreille à répétition à ses chansons.

Si l’homonyme était merveilleusement juvénile, du moins dans sa réalisation, Goodbye Terrible Youth constitue un grand pas en avant pour American Wrestlers. Plus mature, plus concis, plus direct, on se retrouve devant un disque qui allie parfaitement power pop et une certaine esthétique «shoegazienne».

Évidemment, dans ce genre musical, ça prend des chansons de qualité et McClure nous en propose une panoplie. Les meilleures? La très Teenage Fanclub titrée Terrible Youth, la très Preoccupations intitulée Blind Kids, le riff matraque en fin de parcours de So Long, l’émouvante Someone Far Away et l’imparable refrain mélancolique qui fait d’Amazing Grace (à ne pas confondre avec le cantique chrétien) l’une des bonnes chansons noise-pop de l’année en cours. Bonus? American Wrestlers est assez brillant pour nous présenter un disque concis qui ne s’étire pas inutilement. 31 minutes d’excellente musique, point à la ligne.

Pour aimer American Wrestlers, il faut aimer la simplicité, l’authenticité et le songwriting efficient. Certains pourraient qualifier cette création de linéaire, dépourvue d’inventivité et de fla-fla sonore… et je serais en partie en accord avec eux. Néanmoins, dans une perspective «auteur-compositeur-interprète» de talent, Gary McClure n’a rien à envier à personne. Un album divertissant et agréable du début à la fin.

Ma note: 7,5/10

American Wrestlers
Goodby Terrible Youth
Fat Possum Records
31 minutes

https://americanwrestlersband.bandcamp.com/

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