Critiques

Alfa Rococo

Nos Coeurs Ensemble

  • Coyote Records
  • 2014
  • 45 minutes
8
Le meilleur de lca

ACH003556077.1407210920.580x580J’ai toujours aimé Alfa Rococo. Depuis la première fois que j’ai vu le vidéoclip pour Les jours de pluie à Musique Plus, j’ai adhéré à ce qu’ils proposaient: de la pop à saveur indie, intelligente, gentille et sans prétention. Et c’est rare au Québec qu’on ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis quand il est question de pop. On beurre souvent épais et la plupart du temps ça donne des galettes qui goûtent tout et rien en même temps.

Après Chasser le malheur paru en 2010, un deuxième album qui n’a fait pas beaucoup de vagues à mon humble avis, Alfa Rococo nous revient cette semaine avec Nos Cœurs Ensemble, leur meilleur et plus brave album à ce jour. Déjà ce printemps, quand on a dévoilé le premier extrait de l’album, l’enjouée Lumière, le duo laissait entrevoir un nouveau souffle. C’est cette pièce qui ouvre l’album, et ce, de façon glorieuse. Le reste de Nos Cœurs Ensemble est aussi bon, sinon plus.

Puisant leurs références majoritairement dans les années 80 et dans la pop indie de nos jours, ils réussissent à tisser une courtepointe de sons actuels, riches et souvent puissants. On entend ici Blondie, plus tard un clin d’œil à Depeche Mode ou des guitares à la Ratatat. Le tout est subtil, manié d’une façon intelligente par la réalisation efficace de David Bussières. Et au-delà des influences, il y a les chansons qui sont là.

Chanson après chanson, c’est d’une efficacité redoutable: on se fait surprendre par les basses de Courir Après, on fredonne rapidement le refrain accrocheur de Volatil (une des meilleures pièces pop que j’ai entendue cette année), on est submergé par les claviers de l’épique Perdu dans l’espace. Deuxième pièce au menu, Cœur qui explose, est la première chanson où on retrouve David aux commandes des vocales depuis le début de la carrière d’Alfa Rococo, lui qui était resté à l’arrière depuis bien trop longtemps. Marcher débute avec la même recette que Stolen Dance de Milky Chance, mais dérive sur une pièce bien plus intéressante, tandis que Pipeline surprend avec son envolée de cordes bien choisies. Après deux ou trois écoutes de l’album, on se surprend à chanter du Alfa Rococo dans la douche (avec un solo de «airdrum» bien senti en plus de ça).

Nouvellement chez Coyote Records (Karim Ouellet, Klô Pelgag, Antoine Corriveau), on sent que le duo a voulu prendre des risques avec cet album, risques qui ont payés au final. Il en résulte un album beaucoup plus audacieux, plus senti, plus près de la vraie vie. Après coup, on ne fait qu’espérer qu’Alfa Rococo, du moins dans son idéologie, fera des petits au Québec. On a grandement besoin d’un band comme eux dans notre paysage musical pour nous rappeler que nous aussi, on peut être de brillants artisans de la pop.

Ma note: 8/10

Alfa Rococo
Nos Cœurs Ensemble
Coyote Records
45 minutes

www.alfarococo.com

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